APPEL À LA GRÈVE DU 5 OCTOBRE ET APRÈS ?
/image%2F1449569%2F20211004%2Fob_2e67ef_greve-gare.jpg)
/image%2F1449569%2F20211004%2Fob_b9c0c8_respublica-nouveau-logo.jpg)
Chaque rentrée automnale est annoncée comme explosive, « sociale » : les vacances estivales prennent fin et les organisations syndicales appellent à une traditionnelle journée de mobilisation. Cette habitude, tel un rite bien établi, a ses avantages : elle permet de remobiliser, de tracer des perspectives et de compenser un été trop souvent calme (même si cet été restera une exception dans le paysage français avec des mobilisations régulières chaque semaine).
Du rite au folklore ?
On ne pourrait blâmer cette forme de « rentrée sociale » si elle n’avait dévié progressivement année après année jusqu’à devenir une mobilisation qui ressemble désormais à une journée folklorique. En effet, à quoi sert de préparer une journée de mobilisation qui au lieu d’ouvrir des perspectives plus vastes, de mobiliser pour gagner sur les revendications, est devenue une finalité en soi, comme si les syndicats étaient en train de courir tel un poulet sans tête ?
Les collectifs des directions syndicales, toutes organisations confondues, construisent une journée qu’ils qualifient d’action, déconnectée des secteurs professionnels et des unions départementales interprofessionnelles. Ce 5 octobre 2021 a été décidé presque en catimini, lors de réunions où on passe plus de temps à rédiger des communiqués insipides et à commenter l’actualité qu’à construire. Il y avait été décidé que l’annonce de cette journée d’action ne devait se faire qu’en août. Outre le côté ridicule et grotesque de la décision, cette journée n’a trouvé que peu d’écho chez les militants et parmi les travailleurs. Faut-il simplement en conclure qu’elle a été mal préparée ou faut-il se poser des questions plus lucidement sur l’état du mouvement syndical, sa stratégie et son fonctionnement ?
Un syndicalisme vivant audacieux et gagnant doit bien entendu être défendu, mais il ne doit pas s’exonérer d’introspection et d’analyse critique sur lui-même pour progresser.
POURSUIVRE LA LECTURE :