L’ÉGLISE et le SOCIALISME, DEUX VISIONS du MONDE INCOMPATIBLES ?
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Par Gabriel ARNAULT
Loin d’être anecdotique, la critique du capitalisme et l’encouragement à bâtir un monde plus juste font partie intégrante du message de l’Église. Souvent méconnus, ils prennent racine à la fin du XIXe siècle, alors que les ouvriers sont exploités dans les usines. Léon XIII dénonce l’attitude des patrons et incite à protéger les plus pauvres. Depuis, son appel a été relayé par les papes successifs, qui l’ont affiné et orienté pour répondre aux défis de leur époque. Contrairement à une idée répandue, le capitalisme moderne n’est donc pas béni par l’Église, loin de là. On trouve même certains constats partagés avec les théories socialistes et communistes, qui prennent leur essor surtout avec le marxisme. On sait la virulence anticléricale de ce dernier. On sait combien Rome a été méfiant à l’égard des initiatives menées par les chrétiens de gauche. De nombreux observateurs y voient la preuve d’une connivence entre le clergé et la bourgeoisie. Certains chrétiens s’en servent encore comme prétexte pour évacuer toute réflexion sur la répartition des richesses. Si bien qu’il faut y regarder de plus près pour tenter de comprendre et expliquer les oppositions entre ces deux visions du monde.
PREMIER TEMPS : RESPONSABILISER LES RICHES ET SOUTENIR LES PAUVRES
En 1846, deux ans avant la publication du Manifeste du parti communiste, Pie IX désigne indifféremment communisme et socialisme comme une « doctrine néfaste » qui, « une fois admise, serait la ruine complète de tous les droits, des institutions, des propriétés et de la société elle-même ». À sa suite, Léon XIII dénonce une « peste mortelle qui se glisse à travers les membres les plus intimes de la société humaine et qui la conduit à sa perte ».
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