DE GAULLE 1969 : SORTIR DE L’HISTOIRE
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Par Régis de Castelnau
La chaîne « Toute l’Histoire » diffusait lundi soir [08/11/2021] un documentaire, sur le référendum perdu par le général de Gaulle le 27 avril 1969, et son départ du pouvoir le lendemain. Réactivation des souvenirs et des émotions et renforcement une nouvelle fois de la conviction que ce jour-là la bourgeoisie française procéda au congédiement de celui qu’elle détestait et qui lui rendait bien : « le peuple a la tripe nationale. Le peuple est patriote. Les bourgeois ne le sont plus ; c’est une classe abâtardie. Ils ont poussé à la collaboration il y a vingt ans, à la CED il y a dix ans. Nous avons failli disparaître en tant que pays. Il n’y aurait plus de France à l’heure actuelle. »
On décrivait dans ce film l’attitude de ceux que l’on pouvait considérer comme les fondés de pouvoir du Capital, Georges Pompidou et Valéry Giscard d’Estaing. Le premier nommé, remplacé au poste de Premier ministre l’année précédente après les événements de mai, faisait savoir avec insistance qu’il se tenait prêt à la succession en cas de départ de de Gaulle. Et prévoyant la défaite de celui-ci au référendum, il allait jusqu’à annoncer à un représentant de l’ambassade des États-Unis qu’il serait président « avant la fin de l’année 1969 ». Giscard quant à lui, soucieux également de voir l’homme du 18 juin faire place nette, mettait tout son poids politique dans la balance en appelant au vote « Non ». Leurs ambitions furent satisfaites probablement au détriment de celles de la France. Pour la première fois, grâce sondages de sortie des urnes, le résultat fut annoncé à la télévision juste après 20 heures. Je me suis rappelé les visages radieux de ces jeunes bourgeois, croisés ce soir-là à une réception dans le 16e arrondissement, qui jubilaient à l’annonce de la défaite de de Gaulle. Avec leurs parents, ils avaient eu si peur en mai 68. Non pas du monôme étudiant qui avait vu les enfants s’agiter, mais du grand mouvement ouvrier dont ils rendaient de Gaulle responsable.
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