PRÉSIDENTIELLE 2022 : à propos des sondages, de la droitisation du débat médiatique et des vraies les évolutions de la société française
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Un entretien avec Vincent Tiberj, professeur des universités (Sciences Po Bordeaux)
Saturé de sondages aux fondements parfois douteux, le débat médiatique et politique se droitise à outrance. À six mois de l’élection présidentielle, ce constat ne reflète pas vraiment les évolutions de la société française. Entretien.
Basta! : La tendance de la société française n’est pas à la droitisation, dites-vous. Sur quels indicateurs vous basez-vous ?
Vincent Tiberj : C’est toujours compliqué de mesurer une évolution. Certains n’utilisent que le vote, qui est une vision déformée de l’ensemble de la société. Quand on regarde le dernier scrutin des régionales, à cause de l’abstention, les plus de 55 ans pèsent 1,5 fois plus dans les urnes que dans la population et les moins de 35 ans la moitié de leur poids démographique.
Une faible participation induit de fortes disparités en termes d’âge – les plus âgés tendent à davantage voter – et de fortes disparités sociales – ceux qui votent sont plutôt issus des classes moyennes, voire supérieures, et plutôt des gens qui ne vivent pas dans des quartiers populaires. Ce que nous racontent les élections régionales, c’est donc avant tout ce que pense une minorité de la société française.
Le deuxième indicateur, ce sont les enquêtes d’opinion. Encore faut-il les étudier sur le long terme, et non pas se baser sur un sondage fortuit avec des questions à brûle-pourpoint sans qu’on puisse mesurer comment les réponses ont évolué dans le temps.
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