SANTÉ, VACCIN et PASS : discussion avec le médecin urgentiste Christophe PRUDHOMME
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Le 4 octobre 2021
Entretien inédit pour le site de Ballast
Sans surprise, le gouvernement français vient d’annoncer qu’il se donnait la possibilité de prolonger le recours au pass sanitaire jusqu’à l’été 2022. Au moment de son extension à l’ensemble de la population (police exceptée, bien entendu), la Défenseure des droits avait alerté l’opinion, au mois de juillet dernier, sur la toxicité d’un tel dispositif : en vain. En santé comme ailleurs, l’appareil macroniste maltraite les libertés publiques et cogne les travailleurs — plusieurs milliers de soignantes et de soignants ont déjà été suspendus. Si Christophe Prudhomme, porte-parole de l’Association des médecins urgentistes de France, urgentiste au Samu de Bobigny et syndicaliste CGT, a dénoncé la gestion à la fois autoritaire et calamiteuse de la pandémie de Covid-19, c’est à une réflexion plus globale qu’il nous convie : comment sommes-nous arrivés à pareil délabrement de l’hôpital public ? Et le soignant, « fervent partisan de la vaccination », de revenir sur le long et méthodique travail de sape capitaliste.
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On vient d’apprendre que 5 700 lits ont été fermés dans les hôpitaux français en 2020. Que doit-on en conclure du gouvernement Macron ?
D’abord, qu’Emmanuel Macron et Olivier Véran, le ministre de la Santé, ont menti dans toutes leurs déclarations. À la fois devant la population et la représentation nationale. Monsieur Véran avait promis l’ouverture de lits pour répondre aux difficultés que rencontraient les hôpitaux pour hospitaliser les patients. Une des raisons de l’intensité de la crise liée à l’épidémie du coronavirus, ce n’est pas tant le nombre de malades — qui est important mais n’avait rien de catastrophique — que l’inadéquation en termes de capacité hospitalière. Si nous avions disposé de 10 000 lits de réanimation — un chiffre qui n’a rien d’extraordinaire au regard des comparaisons avec d’autres pays européens — et non de 5 000, le choc aurait été moins rude.
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