Julian ASSANGE : assassinat d’État programmé et tartufferie étasunienne
/image%2F1449569%2F20211213%2Fob_14b7a2_assange-ptb.jpg)
Par Georges Kuzmanovic
Le vendredi 10 décembre 2021, la Haute Cour de Londres a de facto autorisé l’extradition de Julian Assange aux Etats-Unis d’Amérique. C’est la garantie pour lui d’un sort funeste, pire que celui qu’il connaît aujourd’hui. Assange est déjà emprisonné de manière illégitime et injustifiable ; il en subit les conséquences en termes psychiatriques. Demain, aux Etats-Unis, il y risquera la mort, et avant la torture qui le conduira à la folie (isolement extrême, privation de sommeil, interrogatoires infinis – il y a des experts en ce domaine outre-Atlantique).
Depuis, juillet 2010 et les révélations par Wikileaks – le média libre présidé par Julian Assange (de nationalité australienne) – sur les exactions des USA en Afghanistan, en Irak et toutes les opérations pourries de corruption, de renversements de gouvernements dans le monde, d’opérations d’influences des différentes officines étasuniennes, les autorités américaines poursuivent Assange d’un zèle criminel. Ni Obama, ni Trump, ni Biden n’ont infléchi la hargne et le désir de revanche contre Assange.
Car, voyez-vous, pour les USA, dénoncer les crimes et atteintes à la démocratie, c’est bon pour les autres, par pour eux. On n’est pas « leader du monde libre » et « champion de la démocratie » pour rien quand même.
Ce vendredi, ils ont presque obtenu gain de cause.
Bientôt Assange sera entre leurs griffes, alors que son seul crime est d’avoir été un grand lanceur d’alerte, celui qui aura mis un peu de transparence dans la géopolitique internationale.
Cette victoire des États-Unis contre la démocratie et la justice a été obtenue ce vendredi 10 décembre… Journée internationale des droits de l’homme.
Encore plus pervers, ces 9 et 10 décembre s’est tenu un « Sommet (virtuel) pour la démocratie » organisé par les USA et réunissant 111 États. L’objectif de ce sommet était de "renforcer la démocratie et les droits de l’homme". Julian Assange a dû apprécier, en particulier le discours de Joe Biden.
Australie, Royaume-Uni, USA, pour rappel, c’est la nouvelle alliance stratégique AUKUS révélée lors de la non-vente des sous-marins français à l’Australie.
Pour que la farce soit complète, la 2ème journée de ce « Sommet pour la démocratie » portait spécifiquement, sur la question de l'autonomisation des défenseurs des droits humains et des médias indépendants
EN MÊME TEMPS, la traque contre le champion des médias indépendants, Julian Assange, aboutissait en violation de tous les droits humains. Un paradoxe qui n'a pas semblé choquer les médias libres et non faussés atlantistes.
Cette traque opiniâtre pendant plus de 10 ans contre Julian Assange, ses conditions de vies terribles depuis plus de 8 ans, n’a qu’un objectif : les USA veulent que chacun comprenne le message, à savoir, qu’aucune révélation, même de crimes graves ne sera tolérée si la cible en est les Etats-Unis d’Amérique et que si vous le faites, les USA vous poursuivrons inlassablement. Edward Snowden a lui eu plus de chance, mais il sait fort bien le sort qui l’attend s’il était extradé aux USA.
D’ailleurs, d’une manière générale, les lanceurs d’alerte voient leurs vies brisées. C’est un véritable problème pour le futur de la démocratie. Je pense qu’il faut un statut du lanceur d’alerte et que la France devienne la Nation de refuge dans le monde – cela implique que nous ayons réellement une « République irréprochable » selon les vœux d’Emmanuel Macron, on en est loin.
SOURCE : Page de Georges Kuzmanovic sur Facebook