Récit médiatique: UN AUTRE MACRON EST POSSIBLE ! – Par Régis de Castelnau
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La machine médiatique et son carburant
La façon dont fonctionne le système médiatique à cinq mois du premier tour de l’élection présidentielle a quelque chose de fascinant. Tout d’abord il faut répondre à la question de savoir ce qu’est le système médiatique. Il comprend évidemment les chaînes d’info qui sont tenues de réagir en temps réel et d’occuper leurs antennes avec une actualité qu’ils fabriquent eux-mêmes. Il y a aussi les journaux des grands réseaux hertziens qui fidélisent encore une clientèle très importante. Également bien sûr la presse dite écrite, qui présente aujourd’hui la particularité de posséder un double canal, celui traditionnel du papier articulé avec le numérique. Lequel ajoute aux publications des sites, un marketing permanent sur les réseaux et notamment sur Twitter. Le tout fait réagir les internautes qui produisent à leur tour un contenu important. Cette définition très schématique permet cependant de pointer une des caractéristiques principales de ce système. Celle d’être d’abord et avant tout, non un mode d’information permettant une appréhension objective du réel, mais une caisse de résonance qui le déforme complètement. C’est un fonctionnement circulaire devenu complètement caricatural dans sa façon de hiérarchiser l’information et d’imposer des « récits » médiatiques successifs. La restitution du réel est non seulement complètement déformée, mais elle privilégie également le futile autocentré au détriment de l’essentiel. La chaudière qui tire ce triste attelage a besoin d’être alimentée en carburant et si ces fameux récits reflètent la défense de certains intérêts, voire obéissent à des calculs cyniques, on peut dire aussi que la machine s’auto alimente mécaniquement.
« Zemmour au deuxième tour ! »
C’est ainsi qu’à partir du mois de septembre nous avons eu droit à « l’irruption » d’Éric Zemmour dans le champ électoral, avec une séquence de promotion de sa candidature assez effarante. Il est d’ailleurs assez caractéristique, que la « gauche » ait très peu réagi dans un premier temps, ou l’ait fait de manière tellement caricaturale que cela nourrissait la montée déjà vertigineuse du polémiste dans les sondages. Fragilisés par la difficulté qu’ont désormais les instituts d’appréhender convenablement l’abstention, et par la concurrence acharnée qui les oppose, ils affichaient des chiffres parfois délirants. L’hypothèse de manipulations n’est pas toujours à écarter, mais elle n’est pas nécessaire pour comprendre que ces sondages sont là aussi pour alimenter la machine. Précisément parce que les études d’opinion font intimement partie du système médiatique.
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