CRISE DE L’ÉNERGIE ? Quelle crise ?
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L’augmentation des prix de l’énergie actuelle est d’une toute nouvelle espèce : elle ne prend pas la forme traditionnelle du renchérissement du baril du pétrole mais de l’envolée des prix du gaz naturel, du charbon et en corollaire du prix de l’électricité.
Cette poussée des prix de l’énergie, qui affecte essentiellement l’Europe et l’Asie, s’explique par l’opposition d’une forte demande soudaine liée à la reprise après la crise pandémique et d’une offre perturbée, en terme de fonctionnement par la crise COVID (maintenance décalée, production ralentie faute de personnel), incendies sur des sites d’exploitation majeurs de gaz naturel en Russie et en Norvège, intempéries au Texas, région productrice et exportatrice de gaz (sous forme liquéfiée), etc.
Si nous en restions là, comme le propose l’Agence Internationale de l’Energie, branche spécialisée de l’OCDE, nous serions tentés de croire à l’effet « pas de chances ». Enfin, pas pour tout le monde, comme l’attestent les déclarations de Shell, premier acteur privé mondiale gazier qui, avec précaution, annonce des résultats exceptionnels de ses activités en fin d’année 2021 et se propose, comme prévu initialement, de racheter pour 4 Md£ (une paille pour Shell) de ses propres actions. Totalenergies (ex Total), son dauphin, ne devrait pas faire beaucoup moins bien…
Il faut également noter que les entreprises comme Engie, qui s’approvisionnent en gaz sous forme liquide (réfrigéré à -260°C et chargé sur des navires spécialisés, les méthaniers), n’ont pas hésité à détourner des cargaisons initialement destinées à l’Europe vers l’Asie, marché de meilleur rapport, augmentant par ce biais, la tension sur le marché européen. Il est également loisible de s’interroger sur le niveau bas de stockage en Allemagne (pays premier consommateur de gaz en Europe) qui a incité les opérateurs allemands à s’approvisionner sur le marché en urgence, augmentant là encore la tension.
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