DANS LA TÊTE DE JEAN-LUC MÉLENCHON – Par Régis de Castelnau
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Que s’est-il passé dans la tête de Jean-Luc Mélenchon ces dernières semaines ? Essayons de comprendre quels étaient ses objectifs face à un scrutin dont il savait qu’il n’y avait aucune chance que celui-ci le porte jusqu’à la présidence de la République. Et comment il s’est adapté au déroulement des choses afin de maximiser ses chances.
En 2017, après une campagne que chacun reconnaissait excellente, il avait échoué à la porte du deuxième tour, finalement d’assez peu. Il avait alors fait montre de sa déception, demandant même des recomptages avant de refuser de s’associer au « barrage antifasciste » et d’appeler à voter Emmanuel Macron. Dès le début de l’année 2018, il a changé de ligne, abandonné l’universalisme républicain et laïc pour la voie politique préconisée par le think tank « Terra Nova » d’une alliance entre les couches moyennes en voie de déclassement et les populations issues de l’immigration. Se lançant alors dans des surenchères communautaristes et anti-laïques au détriment des approches sociales mises en avant en 2017. Les sanctions électorales aux européennes, aux municipales, départementales et régionales ont été sévères. À l’automne 2021, les premiers sondages présidentiels l’annonçaient très bas et souvent en dessous de 10 %. Il a alors bénéficié de toute une série de circonstances où le reste de la « gauche » a passé son temps à se tirer des obus de mortier dans les pieds. Tout d’abord, le cadeau royal de la candidature socialiste parfaitement inepte d’Anne Hidalgo. Puis celle, purement alimentaire, de Fabien Roussel, suivi de celle du lugubre Jadot, avant l’épisode de la « Primaire populaire » et la grotesque apparition de Christiane Taubira. Pas très compliqué, alors, de se présenter comme le seul candidat de « gauche » sérieux. L’effet « vote utile » a joué à plein dans la dernière ligne droite, aboutissant à un score de premier tour plus élevé qu’en 2017. La première observation que l’on pouvait faire est que ce score était celui de la gauche « toute mouillée », sans quasiment aucune réserve de voix.
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