Deux milliards d’euros en quatre ans : la très chère influence des CABINETS DE CONSEIL sur la République
Le rapport du Sénat publié mi-mars sur les contrats de cabinets de conseil, dont McKinsey, passés avec les ministères révèle l’influence croissante de ces multinationales du consulting sur les politiques publiques, pour des coûts faramineux.
C’était une pratique souvent décriée, mais rarement documentée jusqu’à aujourd’hui. Un rapport d’une commission d’enquête du Sénat, réalisé à la demande du Groupe communiste républicain citoyen et écologiste, vient de pallier ce manque. Le document de près de 400 pages lève le voile sur ce « phénomène tentaculaire » qu’est l’influence croissante des cabinets de conseil privés sur les politiques publiques. Ils se nomment Boston Consulting Group (BCG), Eurogroup, Capgemini ou encore McKinsey. Depuis plusieurs années, ces entreprises de conseil sont missionnées par différentes administrations publiques, des ministères à Pôle Emploi. On leur demande des taches très diversifiées : cela va d’accompagner une administration sur la transition numérique à l’évaluation de la « stratégie nationale de santé », en passant par l’organisation de consultations citoyennes.
Le tout coûte cher aux caisses publiques. Depuis 2018, les ministres macronistes ont, selon les calculs du Sénat, dépensé au moins 2,43 milliards d’euros dans ces prestations de conseil, en comptant les prestations de conseil informatique (voir l’infographie). Rien que pendant la crise sanitaire, le ministère des Solidarités et de la Santé a confié 18 commandes au même groupement de cabinets, McKinsey et Accenture, pour un montant total de 16,21 millions d’euros (lire aussi notre article : Covid-19 : ces consultants au cœur de la « défaillance organisée » de l’État).
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