PRÉSIDENTIELLE : Rien n’est jamais acquis à l’homme ni sa FORCE, ni sa faiblesse...
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La logique de l’élection présidentielle est terrible...
Nous le savons depuis longtemps, c’est l’outil politique inventé par la bourgeoisie française pour reconstruire périodiquement sa domination. Depuis 20 ans au moins, elle se construit sur ce piège d’un 2eme tour qui oppose le pire contre ce qu’on ne veut pas. Cette élection hypermédiatisée affaiblit à chaque fois la démocratie elle-même, on ne vote plus pour des idées, des revendications, un projet de société, mais pour éviter le "roi" qu’on ne veut pas.
Mais la mobilisation électorale nous pousse inconsciemment à l’idéalisme. La belle campagne des jours heureux et la candidature dynamique de Fabien Roussel nous a fait espérer ce qui au fonds relevait du miracle. Et le miracle n’a pas eu lieu. La logique dominante de la présidentielle est celle du deuxième tour, du vote utile et ce sont les médias avec les sondages qui décident qui peut être utile. C’est la première victoire de ce système présidentiel. Couper le vote populaire de ses racines sociales, militantes, le détacher des luttes et des repères personnels qu’on peut y construire, en faire un acte purement électoral, médiatique, un acte sans lendemain. Comme en 2017, une fois passé le vote du premier tour, ceux qui se sont mobilisés sur l’illusion électorale se retrouveront confrontés à la dure réalité des luttes de classes. Le patronat ne fait jamais de cadeau, et il est difficile d’unir, d’organiser, pour résister et se défendre, et il ne peut suffire d’un bulletin de vote tous les 5 ans...
Les milieux populaires se sont massivement mobilisés sur la seule question que les médias leur posaient. Qui peut affronter Le Pen ? Qui peut affronter Macron ? A ce jeu, une Le Pen normalisée par les outrances de Zemmour a mobilisé des anti-macron, y compris dans les milieux populaires. Macron aussi a grimpé, mobilisant le refus de l’extrême-droite dans les couches moyennes qui étaient pourtant critiques de sa présidence. Et Mélenchon a grimpé, battant des records de gauche dans tous les quartiers populaires tentant de refuser à la fois Macron et Le Pen, 61% à Saint-Denis ou Gennevilliers.