Trois questions à Martin Willems sur la condamnation de DELIVEROO
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Le tribunal judiciaire de Paris a infligé une amende de 375.000 euros à Deliveroo pour « travail dissimulé ». La plateforme de livraison de repas a toujours vanté son modèle de flexibilité. Les livreurs, indépendants, seraient libres de travailler comme ils le souhaitent. Une nouvelle façon de se faire de l’argent facilement? Pour le patron de Deliveroo, certainement. Pour les livreurs, c’est une autre histoire. La justice française a en effet estimé qu’ils devaient être considérés comme des salariés et que le système mis en place par Deliveroo octroyait à la multinationale « tous les avantages de l’employeur », « sans les inconvénients ».
Un système que le syndicaliste Martin Willems dénonce depuis longtemps.
Vous dénoncez le système Deliveroo depuis plusieurs années. Ce jugement à Paris, c’est une victoire pour le droit du travail menacé par ce qu’on appelle l’économie collaborative?
Certainement. Dans de nombreux pays, des plateformes d’ubérisation sont déjà passées devant la barre. Parfois, les jugements vont en faveur des plateformes, parfois en faveur des travailleurs. Ce qui est particulier ici avec la France, c’est que nous avions une procédure pénale. C’est une procédure beaucoup plus sévère qui peut entraîner des peines de prison. Et si l’affaire est passée au pénal, c’est parce que la justice a estimé que ce n’était pas seulement un conflit entre Deliveroo et les livreurs, mais que c’était la société française dans son ensemble qui pouvait être lésée.
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