UNE BATAILLE DE PERDUE MAIS … - Par François Boulo, avocat, gilet jaune
Il y a des défaites qui font mal, très mal. Pour tous ceux qui se sont battus contre la politique injuste et autoritaire de Macron pendant son quinquennat, sa réélection est un coup terrible porté au camp des résistants.
Bien que le résultat de cette élection présidentielle était joué d’avance car on savait que le système userait de toute sa puissance de feu pour y parvenir, beaucoup d’entre nous ne voulaient pas se résoudre à ce cruel scénario. En reprendre pour cinq ans, après avoir tant souffert du mépris et de l’arrogance d’un énarque totalement déconnecté des réalités que vivent les gens ordinaires ? Difficile de s’y résoudre. Et pourtant, ce sont bien les classes dominantes aidées par les classes privilégiées qui sont parvenues à imposer leurs vues.
Pour autant, il demeure bien des raisons d’espérer. Car le camp des élites a obtenu une victoire à la Pyrrhus. Si l’on analyse les événements sur le temps long, le moment où elles seront balayées par l’Histoire approche à grand pas, et elles le savent.
Qu’on en juge.
Il aura fallu le concours des circonstances exceptionnelles que constitue la guerre en Ukraine pour renforcer le candidat Président, et étouffer la campagne électorale.
Malgré cela, il n’aura obtenu que 58,5% des suffrages (soit seulement 38,5% des inscrits !) alors qu’il était opposé à une candidate que les médias pendant quinze jours n’auront cessé de présenter comme fasciste. Que la « démocratie » ait obtenu un score aussi faible est la preuve que le « barrage républicain » n’est plus très loin de voler en éclat.
Contrairement à 2017, Macron ne bénéficiera d’aucun « état de grâce ». Il est détesté par une majorité du pays. C’est un Président très fragilisé qui va devoir faire face à une fronde terrible. Personne ne sera dupe de ses artifices de communication. Il aura beau prétendre vouloir « rassembler », tout le monde sait qu’il va poursuivre une guerre sans relâche contre le peuple français. C’est pourquoi les attaques qu’il s’apprête à porter contre notre modèle social ne resteront pas sans réaction.
Partout dans le pays, les forces de la contestation humaniste vont se dresser face à lui. Elles seront plus puissantes que jamais car les difficultés économiques vont pousser des millions de gens à sortir de leur attentisme. L’inflation qui frappe le pays est la bombe à retardement qui fera exploser la colère sociale. Or, le pouvoir sera incapable d’y répondre par des mesures justes et équitables car cela le contraindrait à renier toutes les réformes adoptées précédemment au bénéfice des ultra-riches. Échec et mat.
Mais avant tout cela, comme je l’avais anticipé il y a déjà un mois sur Praxis, une victoire immédiate est à portée de mains. Un succès qui pourrait constituer une contre-offensive dévastatrice pour le camp adverse. Les 12 et 19 juin prochain se tiendront les élections législatives. Si la mobilisation des anti-Macron est suffisamment forte, il est possible d’empêcher le Président d’obtenir une majorité à l’Assemblée Nationale. Si aucun parti n’obtenait à lui seul la majorité des sièges, Macron serait neutralisé et incapable d’agir. Et si une cohabitation lui était imposé, ce serait le résultat de l’élection présidentielle qui s’en trouverait totalement renversé. N’écoutez personne vous dire le contraire. Il y a bien un troisième tour, avant la rue. Ne laissons pas passer cette opportunité d’infliger aux « élites » la gifle électorale qu’elles méritent.
Alors oui, hier, une bataille a été perdue. Mais le peuple n’a pas dit son dernier mot.
Que vive la flamme de l’espoir. Toujours.
Résistance.
François BOULO
SOURCE :