RETRAITE de RUSSIE pour RENAULT
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RENAULT cède AvtoVAZ pour un rouble et sort de Russie
Par Jean-Yves Guérin
Le groupe vend ses 68 % du fabricant de Lada à un institut public russe. Il aura la possibilité de les racheter, au même prix, pendant six ans.
Retraite de Russie pour Renault. Le constructeur français va quitter le pays des tsars dans des conditions à peine meilleures que Napoléon il y deux siècles. Lundi 16 mai, le groupe a annoncé la vente de ses 67,69 % dans AvtoVAZ, le fabricant des Lada, et la cession de sa filiale Renault Russie. Une nationalisation qui ne dit pas son nom : le repreneur d'AvtoVAZ est Nami, un institut public de recherche russe consacré à l'automobile. Et c'est la ville de Moscou qui acquiert Renault Russie.
Denis Mantourov, le ministre russe du Commerce, avait révélé fin avril les contours de ce projet. « Renault a décidé de transférer sa participation dans AvtoVAZ à Nami, et Renault Russie sera racheté par le gouvernement local de Moscou », révélait-il. Denis Mantourov s'était au passage fait le plaisir d'indiquer que le rachat d'AvtoVAZ se faisait pour un rouble symbolique. On voit mal comment le montant de la cession de Renault Russie pourrait être supérieur à un rouble.
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Renault cède ses actifs en Russie, mais se ménage la possibilité d’un retour
Après la fermeture de son usine à Moscou, Renault cède sa participation majoritaire dans le constructeur russe des Lada. Mais le groupe conservera pendant six ans la possibilité d’un retour «dans un contexte différent».
«Des accords ont été signés pour un transfert des actifs russes du groupe Renault à la Fédération de Russie et au gouvernement de Moscou», a annoncé, ce 16 mai, le ministère russe de l'Industrie et du Commerce dans un communiqué.
Renault a confirmé la cession de sa participation dans Avtovaz, principal constructeur automobile en Russie, également par voie de communiqué. Mais dans ce dernier, le groupe français précise qu'il gardera pendant six ans une option lui permettant de racheter ses parts.
Aucun détail sur l’aspect financier de l’opération n'a été fourni, mais le ministre russe de l'Industrie et du Commerce, Denis Mantourov, avait déclaré en avril que Renault prévoyait de vendre ses actifs russes pour «un rouble symbolique».
«Aujourd’hui, nous avons pris une décision difficile mais nécessaire ; et nous faisons un choix responsable envers nos 45 000 salariés en Russie, tout en préservant la performance du groupe et notre aptitude à revenir dans le pays à l’avenir, dans un contexte différent», explique le directeur général de Renault, Luca de Meo, cité dans le communiqué du groupe.
Perte du deuxième marché de Renault après la France
Renault précise qu’il a approuvé la signature des accords pour céder 100% de ses parts dans Renault Russie (qui pilotait son usine à Moscou de fabrication de véhicules sous sa marque) à la ville de Moscou et sa participation de 67,69% dans Avtovaz à NAMI (l'Institut central de recherche et de développement des automobiles et des moteurs) sans donner de montant.
Le groupe ajoute qu’une «charge d'ajustement» correspondant à ses actifs en Russie devrait être enregistrée lors des résultats du premier semestre 2022. Au 31 décembre 2021, cette valeur s'élevait à 2 195 millions d'euros, autrement dit, cette cession d’actifs devrait représenter une perte importante pour Renault dans ses prochains résultats semestriels.
La Russie était jusqu’ici le deuxième marché du groupe Renault dans le monde avec près de 483 000 véhicules vendus en 2021, derrière la France (près de 521 000), mais loin devant l’Allemagne, son troisième marché (environ 180 000). Ses activités étaient séparées entre la production de cinq modèles de sa marque dans son usine de Moscou, et sa participation majoritaire dans le constructeur historique Avtovaz. Ce dernier produit notamment les deux voitures les plus vendues en Russie, les Lada Vesta et Granta, et détient 28,8% du marché automobile russe.
[Vu sur l’application RT News]