Après le second tour des législatives : les COMMENTAIRES de Jacques Cotta
La crise politique est là. Sur ce point tout le monde est d'accord, notamment au regard du taux d'abstention toujours plus élevé que celui qui a marqué les précédentes élections. Ce sont les réponses et les explications apportées qui posent tout de même quelques questions.
1- A gauche Jean-Luc Mélenchon qualifie ces résultats de déroute présidentielle. Avec plus de 100 sièges perdus par LREM, il a raison. Mais lui emboitant le pas, certains de ses proches se laissent aller. Clémentine Autain interroge Aurore Bergé pour savoir si « Macron gouvernera en s'appuyant sur la droite ou bien sur nous » ? Elle trouve donc envisageable, face à la crise de régime qui s'annonce, de jouer les forces d'appoint pour la macronie, selon les textes et lois en discussion? Jean-Luc Mélenchon qui se targue de « ne pas faire partie du même monde que la macronie » a décidément enfanté de drôles d'adeptes... Il est vrai qu'un mouvement gazeux n'est pas un parti doté d'un programme et d'une cohérence partagée...
2- Sandrine Rousseau promet une bronca lors de l'entrée du député Damien Abad dans l'hémicycle « car il y a la parole des femmes ». Et nul dans son camp pour lui rappeler (même si cela semble cause perdue) que la justice se passe dans les prétoires et qu'avant d'être reconnu coupable par les juges dans un vrai tribunal, on est présumé innocent. A moins de remplacer la présomption d'innocence par la présomption de culpabilité.
3- Le RN fait une percée et obtient le plus haut score en nombre de sièges depuis son existence, de plus au suffrage majoritaire, contrairement à 1986 où la proportionnelle avait joué. Quelles réactions?
- A gauche certains continuent de crier au danger fasciste, histoire de ne surtout pas s'interroger sur les raisons de ces résultats, produits des politiques communes menées par la droite et la gauche depuis plus de 40 ans.
- Certains déplorent « le front républicain dans un sens et pas dans l'autre ». La bêtise jusqu'au bout...
- Refus de discuter. Ainsi Corbière face à Mariani refuse d'aborder la question des retraites, embarrassé par la question: "vous avez des positions très proches sur cette question"?
- Et l'argument qui fait mal: « vous avez élu Macron et maintenant vous jouez à l'opposition »....
De tout cela, de cette pièce tantôt comique, souvent tragique, une première conclusion ne s'impose t-elle pas? Sans retour à un programme républicain, social, qui mette la souveraineté de la France au centre des préoccupations, son indépendance à l'extérieur vis à vis de l'OTAN et des USA notamment comme à l'intérieur vis à vis des puissances d'argent, la décomposition en cours ne pourra que s'approfondir. Les petites boutiques ont toutes été préservées, parfois de façon inespérée. Mais les petites boutiques n'intéressent au fond que les petits boutiquiers, pas la majorité des français, plus préoccupés par ce qu'il est possible ou pas d'y trouver.
Jacques COTTA
Sur Facebook :