Julian ASSANGE : son extradition vers les USA approuvée par le gouvernement britannique - WikiLeaks lance une procédure d'appel.
Londres approuve l'extradition d'Assange vers les Etats-Unis, WikiLeaks va faire appel
Le gouvernement britannique a ordonné l'extradition vers les Etats-Unis de Julian Assange, conformément à la demande en ce sens de l'administration américaine, qui veut le juger sur son territoire. Wikileaks a annoncé une procédure d'appel.
«Le ministre britannique de l'Intérieur approuve l'extradition du [fondateur] de WikiLeaks Julian Assange vers les Etats-Unis où il risquerait une peine de 175 ans [d'emprisonnement]. Un jour sombre pour la liberté de la presse et pour la démocratie britannique. La décision sera portée en appel», a écrit ce 17 juin WikiLeaks sur les réseaux sociaux.
La ministre britannique Priti Patel a signé le jour même l'ordonnance d'extradition, faisant savoir par voie de communiqué que «les tribunaux britanniques n'ont pas conclu qu'il serait oppressif, injuste ou un abus de procédure d'extrader Monsieur Assange».
«Ils n'ont pas non plus conclu que l'extradition serait incompatible avec ses droits humains, y compris son droit à un procès équitable et à la liberté d'expression, et que pendant son séjour aux Etats-Unis, il sera traité de manière appropriée, y compris en ce qui concerne sa santé», précise le communiqué ici cité par l'agence de presse AP.
Au mois d'avril, le tribunal de Westminster, à Londres, avait formellement autorisé la demande d'extradition de Julian Assange formulée par l'administration américaine qui entend le juger sur son territoire, notamment pour «espionnage». Le fondateur australien de WikiLeaks, emprisonné au Royaume-Uni depuis avril 2019, risque 175 ans de prison en cas d'extradition. Il lui est notamment reproché d'avoir publié des milliers de documents confidentiels portant sur l'action de l'armée américaine en Irak et en Afghanistan. Certains de ces documents mettaient en lumière des crimes de guerre.
Riche en rebondissements, le calvaire que traverse Julian Assange a été dénoncé par de nombreuses personnalités politiques, culturelles et médiatiques. Les travaux effectués par le ressortissant australien, qui ont rendu possibles les fuites d'informations d'intérêt général les plus massives du XXIe siècle, lui ont d'ailleurs valu de nombreux prix de journalisme à travers le monde.
Contrastant avec les communiqués, tribunes, pétitions et autres actions coup de poing organisées en soutien au fondateur de WikiLeaks, le cas Assange s'est en revanche heurté au silence assourdissant de chancelleries occidentales pourtant peu timorées en la matière sur d'autres dossiers.
Le 13 novembre 2021:
«Seule la France peut sauver Julian Assange», selon le père du fondateur de WikiLeaks
La 6e réunion des lanceurs d’alerte se tient actuellement à la Maison des sciences de l’Homme Paris Nord à Saint-Denis du 12 au 14 novembre 2021. John Shipton, le père du journaliste Julian Assange, appelle la France à accorder l'asile à son fils.
Présent à la 6e réunion des lanceurs d'alerte à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), John Shipton, le père du journaliste Julian Assange – détenu en Grande-Bretagne en attendant son sort concernant la demande d'extradition formulée par les Etats-Unis à son encontre – a accordé une interview à RT France.
Selon lui, «le meilleur scénario serait que la France offre l’asile» à son fils. «Seule la France peut sauver Julian de l'extradition à ce stade», a-t-il assuré. Il a à cet égard appelé Paris «à faire honneur» au travail fourni par son fils dans l'intérêt de la France, notamment «les révélations selon lesquelles les téléphones de présidents français étaient sous écoute américaine», et les révélations d'espionnage de la CIA dans le processus électoral en France en 2012.
Parmi les gros dossiers portés à la connaissance du public par WikiLeaks figurent les importants scandales d'espionnage, notamment sur des chefs d'Etats français. Le 23 juin 2015, l'organisation annonçait que trois présidents français, Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande ont été écoutés par la NSA, l'agence nationale de sécurité des Etats-Unis.
Détenu à Londres dans la prison de haute sécurité de Belmarsh, Julian Assange attend la décision de l'appel concernant le refus de son extradition formulé par la justice britannique en janvier. Dans un état de santé très fragile selon ses proches, et présentant des signes de torture selon le rapporteur spécial de l'ONU Nils Melzer, Julian Assange risque 175 ans de prison s'il est extradé aux Etats-Unis où il est poursuivi pour espionnage et piratage informatique. Le rapporteur de l'ONU ne cesse de critiquer les autorités pénitentiaires britanniques pour leur traitement du journaliste : «Vous ne pouvez pas aider quelqu'un à se remettre de la torture en continuant de le torturer. Et c'est exactement ce qu'ils font. Ils l'isolent ; ils le maintiennent dans des limbes.»
En France, 39 députés se sont récemment mobilisés pour demander au gouvernement d'accorder l'asile à Julian Assange. Parmi eux : les élus de La France insoumise François Ruffin, Mathilde Panot, ou encore Danièle Obono, le député du groupe Libertés et territoires Jean Lassalle, mais aussi les députés ex-LREM désormais sans étiquette Martine Wonner et Cédric Villani.
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