L'ÉNARQUE N'ÉTAIT PAS UN ESPION : Benoît QUENNEDEY INNOCENTÉ – Par Aymeric Monville
L'ÉNARQUE N'ÉTAIT PAS UN ESPION :
Benoît QUENNEDEY INNOCENTÉ
C'est ce que nous confirme le « Parisien » d'aujourd'hui à propos de mon ami Benoît Quennedey, dont j'ai eu l'honneur de publier le livre sur la Corée du Nord (« La Corée du Nord cette inconnue ») et dont j'ai présidé le comité de défense. Quennedey est enfin innocenté après trois ans et demi de procédures insensées. Ce qu'on n'explique toujours pas, c'est pourquoi la justice en France trouve normal que pèse pendant si longtemps contre un haut fonctionnaire rattaché à la Direction de l'Architecture et des Jardins du Sénat (sic), la suspicion démentielle de détenir des informations sensibles susceptibles d'être transmises à une puissance étrangère.
La seule explication plausible, c'est le délit de faciès idéologique : il est désormais devenu inconcevable dans notre pays de ne pas se comporter comme étant en guerre avec des pays que n'aime pas l'OTAN et ce, même si aucune guerre n'a été déclarée. Cela vaut aussi pour la Russie et pour la Chine et c'est pour des raisons similaires (avec des conséquences heureusement moins graves pour le moment) que je me suis retrouvé épinglé dans le rapport de l'IRSEM-OTAN contre la Chine, en compagnie de Pascal Boniface, Maxime Vivas et d'autres. Je rappelle qu'au moment de sa garde à vue de quatre jours (le maximum légal), Benoît était encore membre du Parti radical, c'est-à-dire qu'il était à des années-lumière de la théorie politique adoptée par la Corée du Nord (appelée "Juche").
Son seul tort ? Il présidait l'Association d'amitié franco-coréenne qui existe en France depuis 1969, fonction qui autrefois avait été occupée par un ancien ministre du général de Gaulle, résistant-déporté, Louis Terrenoire. Mais c'est désormais trop : dans notre pays désormais pétainisé mentalement, on veut nous faire croire qu'un « bon Français » c'est quelqu'un qui n'apprend pas les langues étrangères trop étrangères (aucun poste au CAPES de russe cette année, 10 en chinois contre 781 en anglais), qui ne cherche pas à comprendre la réalité des pays lointains, qui ne parle à personne d'autres qu'à ses compatriotes et encore uniquement en franglish et qui, en cas de crise, attend sagement les ordres venus de Washington. Et s'ils nous disent de tirer, vous faites feu ?
Aymeric Monville
Le 2 juin 2022
Non-lieu pour le haut-fonctionnaire Benoît Quennedey, accusé d'espionnage au profit de Pyongyang
Benoît Quennedey, haut fonctionnaire, a bénéficié d'un non-lieu pour l'accusation de «trahison» dont il faisait l'objet depuis 2018. Il était soupçonné d'intelligence avec une puissance étrangère, en l'occurrence la Corée du Nord.
Benoît Quennedey, haut fonctionnaire du Sénat soupçonné d'espionnage au profit de la Corée du Nord et mis en examen en 2018 pour «trahison», a bénéficié d'un non-lieu, a appris l'AFP ce 2 juin de source judiciaire, confirmant une information du Parisien. Les juges d'instruction ont rendu leur ordonnance abandonnant les poursuites le 29 avril, selon la même source. Fin 2021, le ministère public avait également requis un non-lieu.
Benoît Quennedey avait été mis en examen en novembre 2018 notamment pour «trahison par livraison d'informations à une puissance étrangère» et «intelligence avec une puissance étrangère» et placé sous contrôle judiciaire, avec entre autres l'interdiction d'exercer sa profession. Les enquêteurs cherchaient à savoir s'il avait effectivement fourni des informations confidentielles à Pyongyang.
«La justice vient d’innocenter M. [Benoît] Quennedey, les juges antiterroristes ayant rendu un non-lieu dans cette affaire digne d’une mauvaise série d’espionnage. La prétendue trahison n’était que l’intérêt d’un esprit intelligent et curieux pour des régimes et des populations que l’on traite avec automatisme spectaculaire, sans les étudier», a réagi auprès de l'AFP son avocat Florian Lastelle. «M. [Benoît] Quennedey retrouve son honneur, son métier, son travail. Ce qu’il ne retrouvera jamais, c’est la sérénité, la joie et les bénéfices de près de quatre années volées par la violation de la présomption d’innocence», a-t-il ajouté, regrettant que le Sénat ait «cédé [à] la pression médiatique» en suspendant son client, un haut fonctionnaire «sans histoire».
Diplômé de Sciences Po Paris et ancien élève de l'ENA, cet homme d'une quarantaine d'années, qui préside l’Association d’amitié franco-coréenne, a publié plusieurs ouvrages consacrés à la Corée du Nord, notamment un essai sur l'économie nord-coréenne.
Jusqu'à sa mise en examen, Benoît Quennedey était parfois invité par des médias pour parler de ce pays, sur France 24 ou encore RT France. Il servait depuis 2003 «l’administration parlementaire du Sénat avec une efficacité et un professionnalisme que ses collègues lui reconnaissent unanimement», selon son conseil. Au moment de sa mise en examen, il exerçait en tant qu'administrateur de la direction de l'architecture, du patrimoine et des jardins de la chambre haute du Parlement, chargé de la division administrative et financière. Suspendu depuis de son poste, le Sénat a confirmé à l'AFP sa «réintégration» à ce même poste.
La Corée du Nord, dirigée d'une main de fer par Kim Jong-un, est frappée d'une série de sanctions par l'ONU car elle poursuit le développement d'armes nucléaires et de missiles balistiques en contravention avec les résolutions de l'ONU.
[Vu sur l’application RT News]