PRÉSIDENTIELLE EN MARTINIQUE : Pourquoi Marine Le Pen est arrivée largement en tête au second tour alors que Mélenchon avait été plébiscité au premier ? [ANALYSE]
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En Martinique, la digue contre l’extrême droite a cédé
Analyse · Alors qu’ils avaient plébiscité Jean-Luc Mélenchon au premier tour de la présidentielle, les électeurs martiniquais ont, comme dans la plupart des autres territoires d’outre-mer, largement voté en faveur de Marine Le Pen lors du second tour. Un séisme pour une île jusqu’alors considérée comme imperméable aux idées d’extrême droite, qui trouve son origine dans un puissant sentiment de relégation.
Le vote à l’élection présidentielle française des territoires d’outre-mer a, une fois n’est pas coutume, fait l’objet d’une forte attention nationale à l’issue du second tour. Il y a une raison à cela : l’arrivée en tête de la candidate du Rassemblement national (RN), Marine Le Pen, dans huit des onze territoires ultramarins1. La candidate du parti d’extrême droite a notamment dépassé la barre de 60 % des suffrages exprimés en Martinique, en Guyane et en Guadeloupe - dans ce dernier département, elle a même frôlé les 70 %.
Ces chiffres, enregistrés dans trois territoires traditionnellement très rétifs au vote Front national (FN), rebaptisé Rassemblement national en 2018, et qui avaient de surcroît voté deux semaines auparavant à plus de 50 % pour Jean-Luc Mélenchon, candidat classé à gauche, voire à l’extrême gauche, au premier tour, ont suscité de multiples interrogations et interprétations.