TRIZOUB, LA RÉVOLUTION NATIONALE FANTASMÉE PAR LES NATIONALISTES UKRAINIENS
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Parmi les nombreuses organisations ultranationalistes sentant le souffre, voici maintenant Trizoub, en référence au symbole nationaliste ukrainien du Trident. L’Ukraine pullule de groupes, groupuscules ou partis de ce genre, dans ce qui est décrit en Occident comme du folklore, mais ce dernier plonge ses origines à la fois dans l’histoire des peuples ukrainiens de l’Ouest, celle des Varègues et de la filiation scandinave, mais aussi bien sûr dans le nationalisme, le bandérisme, le néonazisme et le culte des héros qui servirent l’Allemagne hitlérienne. Toute cette faune se trouve aussi bien ancrée dans les clubs de fans de football, des activistes révisionnistes ou négationnistes surfant sur les fantasmes ukrainiens de l’Holodomor, le fait que la culture ukrainienne serait mère de celle… de Russie, ou encore que les Ukrainiens auraient été les principaux acteurs de la défaite de l’Allemagne en 1945. Dans l’impunité totale de l’Ukraine indépendante, ces groupes ont prospéré, soutenus bien vite par les « cousins » de la diaspora ukrainienne du Canada ou des USA. Puis carrément par l’arrivée au pouvoir de politiciens corrompus et favorable au développement de ces mythes et légendes. Notamment avec Iouchtchenko après la Révolution Orange (2004), puis Porochenko après la Révolution du Maïdan (hiver 2013-2014) et enfin Zelensky depuis 2019. Un centre national de la mémoire ukrainienne fut même fondé, avec mission de répandre cette vérité alternative et nationaliste. C’est ainsi que se propagea bien vite un nationalisme virulent, violent et surtout xénophobe.
L’idéologue admirateur sans restriction de Bandera. L’organisation fut créée deux ans après l’indépendance en 1993. Elle fut fondée par Vasil Ivanichine (1944-2007), un idéologue, linguiste et écrivain, professeur d’Université. Originaire de Lvov, le cœur et la capitale du nationalisme ukrainien, son père fut un membre des services de sécurité de l’OUN B, la branche radicale de l’organisation nationaliste ukrainienne dirigée par Bandera. Dans l’Ukraine soviétique, il fit toutefois profil bas, trois ans dans l’armée soviétique, atteignant même le grade de sergent-chef. Après son service, il fut diplômé de l’Université Ivan Franko, spécialiste en langue ukrainienne (1972), et devînt professeur dans cette université (1973). Il ne commença lui-même à militer que dans les frémissements de l’avant chute de l’URSS (années 80).