UKRAINE : LE RETOUR DES ASSASSINS DE LA MÉMOIRE
Par Régis de Castelnau
« La première victime de la guerre, c’est la vérité. » La fameuse citation attribuée à Clemenceau ou à Kipling trouve à nouveau à s’illustrer après l’intervention russe en Ukraine. Il est difficile de savoir comment est organisé la propagande russe, puisque tous les canaux d’informations en provenance de Russie sont interdits, et répercuter ce qui vient de ce pays expose à une censure très rapide. On peut en revanche apprécier le délire russophobe qui a saisi les élites occidentales. L’auteur de ces lignes a une certaine expérience des luttes idéologiques de la guerre froide et des souvenirs cuisants qui avaient suivi l’invasion de l’Afghanistan par l’URSS en décembre 1979. Au regard de ces excès, il est aujourd’hui contraint de constater que, comme l’antisionisme est souvent le masque de l’antisémitisme, l’antisoviétisme était le masque de la russophobie. On ne reviendra pas ici en détail sur le triste brouet que sont les narratifs à base de petits bouts de réel, de partialité militante présente partout, d’ignorance crasse de l’histoire et de la géographie et de soumission servile aux récits concoctés aux États-Unis et par les officines de communication qui entourent Wolodymir Zelensky. Si ce n’est la prétendue « débandade de l’armée russe », particulièrement savoureuse à la lumière des volte-face de ceux qui en furent les relais enthousiastes.
Il y a pourtant un point étrange qui mérite développement : celui du déni de l’importance du courant ultranationaliste, voire néonazi existant en Ukraine, et son poids sur la vie politique du pays. Parce que l’on assiste à la négation d’une évidence pourtant reconnue il y a encore quelques mois par ceux qui aujourd’hui nous assurent que tout va bien et qu’il n’y a là que du folklore. Ce qui est invraisemblable, c’est que cette propagande débouche sur un véritable négationnisme qui porte, excusez du peu, sur les génocides de la Seconde Guerre mondiale ! Le paroxysme a été atteint en début de mois lors des commémorations du débarquement allié en Normandie, lorsque la presse a publié en première page une photo de la cérémonie officielle où l’on voyait le drapeau ukrainien déployé au milieu des drapeaux alliés sur la plage, salué dans le ciel par la patrouille de France. Pardon ?
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