LA CENSURE, C’EST MOI [sur le blog de Descartes]
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“L’exécution d’abord, le procès ensuite” (Lewis Carroll, “Alice au pays des merveilles”)
Lundi prochain [le 11/07/2022], l’Assemblée nationale aura à se prononcer sur la motion de censure dont le dépôt a été décidé par la direction de la France Insoumise, et à laquelle se sont ralliés, nolens volens, l’ensemble des groupes constituant la NUPES. J’avoue avoir beaucoup de mal à comprendre la cohérence de cette motion de censure avec le cadre idéologique que la France Insoumise est censée elle-même défendre.
On le sait, la France Insoumise – comme les écologistes, le PCF mais aussi le RN – défendent le scrutin proportionnel. Or, il est assez évident qu’un scrutin proportionnel a beaucoup de chances d’aboutir à une assemblée nationale sans majorité stable. Car quel intérêt aurait un parti à former des coalitions dès lors qu’il est assuré d’avoir une représentation proportionnelle à son poids dans le pays ? La NUPES elle-même est une fille illégitime du scrutin majoritaire, la décision d’un ensemble de partis qui ne sont pas d’accord sur grande chose de se présenter ensemble sur un « programme » plus ou moins imaginaire pour faire élire une majorité de députés. Ceux qui proposent donc de passer à un scrutin proportionnel devraient, en bonne logique, avoir des idées précises sur la manière de gouverner le pays en l’absence d’une majorité de projet à l’Assemblée.
Les Français n’ont pas donné une majorité parlementaire à l’alliance présidentielle, c’est un fait. Mais ils en ont fait tout de même le premier groupe parlementaire de l’Assemblée. Il n’est donc pas illogique que le Premier ministre soit issu de ses rangs, et que la politique suivie soit largement inspirée par lui. Est-ce que ce Premier ministre doit-il nécessairement solliciter la confiance de l’Assemblée ? La réponse, me semble-t-il, ne peut être que négative, puisque dans la logique d’une Assemblée sans majorité de projet, la confiance « à priori » ne peut que lui être refusée, l’obligeant à la démission. Dans ce contexte, exiger que le Premier ministre demande la confiance à l’Assemblée, c’est condamner le pays à l’ingouvernabilité.
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