Rendons au DRAPEAU FRANÇAIS sa place d'honneur
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Par Karine Bechet-Golovko
Docteur en droit,
Professeur invitée à l'Université d'État de Moscou
Depuis début mars, l'on voit fleurir les drapeaux ukrainiens en France, comme jamais ce ne fut le cas pour un autre pays, comme jamais ce ne fut le cas ... même pour notre pauvre drapeau national, qu'il était mal venu de sortir en dehors des jours de fête, timidement, quelques heures, sans trop lui prêter d'attention. Au risque d'être qualifié "d'extrême droite". Le drapeau national est un symbole de force, de gouvernance, de souveraineté, la France ne s'en reconnaît plus le droit depuis longtemps. Et la voilà qui se vautre dans le drapeau ukrainien, drapeau d'un État fantoche. La France est-elle devenue une catin ou une libertine en régime d'occupation pour être traitée de cette manière ?
Qu'il est loin le temps où Claudel pouvait déclarer : "Il n'y a que deux choses à faire avec un drapeau : ou le dresser à bout de bras, ou le serrer contre son coeur avec passion.". Cela fait bien longtemps que la France n'a pas sorti ses drapeaux en dehors des processions étatiques, des processions de commémoration historique, des processions permettant de garder la France dans un musée, de vaguement rappeler ce qu'elle fut, ce qu'elle ne doit plus être. Cela fait bien longtemps que la France n'a pas libéré son drapeau, qu'elle ne l'a pas fêté.
Quand les Gilets Jaunes lui ont redonné ses couleurs, nos élites ont tremblé. Un instant. La force d'un drapeau national est trop forte pour elles, elle pourrait réveiller le pays, elle pourrait réveiller le peuple. Le plus efficace fut d'écraser ce peuple, de la masquer, coder, le dressage fut aussi violent qu'efficace, le drapeau n'a pas emporté le peuple. Le sommeil est revenu.
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