ÉCHOS DES LUTTES [l’actualité économique et sociale]
Retraites : les finances sont au vert Le rapport annuel du Conseil d’Orientation des Retraites (COR) dément largement les prévisions catastrophistes en matière de retraite.
Elles étaient pourtant attendues par le gouvernement, comptant sur le report de la sortie du rapport en septembre. Il montre en fait, de façon très claire, que le système est actuellement excédentaire de près de 900 millions d’euros, en 2021, et devrait dégager un excédent de 3,2 milliards d’euros en 2022 (soit 0,1 point de PIB).
Certes, le système serait ensuite, selon les calculs du COR, légèrement déficitaire dans les années à venir (0,4 point en moyenne) mais cela tient largement aux hypothèses retenues dont on peut contester le choix.
Ces hypothèses ont été revues depuis le dernier rapport sous la pression d’un gouvernement en manque d’argument pour faire passer une nouvelle réforme des retraites rejetée très majoritairement par l’ensemble des Français.
Il n’y a pas plus d’aggravation des finances à moyen et long terme.
Le COR a, en effet, fait le choix de réviser à la baisse ses hypothèses de croissance. Il privilégie dans la pratique un scénario caractérisé à la fois par un taux de croissance très faible (1% par an), associé à un taux de chômage élevé (7%). Ce taux de croissance est inférieur à celui retenu par le COR depuis plusieurs années (un scénario central de croissance de la productivité de 1,3%, avec une fourchette allant de 1% à 1,8%, contre 0,7% à 1,6% dans les scénarios actuels). Le paradoxe est que le taux de chômage retenu par le COR (7% sur le long terme) serait ainsi supérieur à celui retenu par le Gouvernement dans ses dernières prévisions (5%), ce qui conduit le COR à faire l’hypothèse d’une quasi-récession entre 2027 et 2032, pour faire monter le chômage de 5% à 7%. Cette augmentation artificielle du taux de chômage contribue par conséquent à l’aggravation artificielle du déficit.
Quoi qu’il en soit, la part des retraites dans le PIB serait quasiment stable sur l’ensemble de la période, avec une part des retraites de 14,2% en 2050 et de 13,7% en 2070 (contre 13,8% du PIB en 2021). Il est essentiel de noter que cette stabilité serait due à la fois à un recul de l’âge de la retraite de 62,4 à 64 ans résultant des effets de la réforme Touraine de 2014 (donc une chute de la durée de vie passée en retraite) et à une chute massive du revenu relatif des retraités par rapport aux actifs. La pension moyenne passerait de 50% du salaire moyen en 2021 à 42% en 2050 et 34,8% en 2070.
Comme dans les précédents rapports, c’est donc la baisse des retraites qui permet de contenir la croissance des besoins due à l’augmentation de la part des retraités par rapport aux actifs.
L’objectif recherché par le Gouvernement et le patronat est donc bien de baisser le niveau des retraites par répartition pour ouvrir la voie au développement de l’épargne-retraite donc de la capitalisation. A contrario, les chiffres du rapport démontrent que la garantie de bonnes retraites avec un retour au droit à retraite à 60 ans est réalisable immédiatement.
Il faut dégager les ressources nécessaires en augmentant les salaires, en développant l’emploi stable et qualifié et en remettant en cause les exonérations de cotisations sociales. De même, il est clairement démontré que ce sont les non-recrutements et la non-revalorisation dans la Fonction publique qui dégradent le système.
Pour la CGT, les solutions sont très simples : une revalorisation importante du point d’indice et des embauches massives qui sont absolument nécessaires afin de répondre aux besoins des usagers.
Augmenter les salaires et l’emploi est au cœur de la journée d’action interprofessionnelle du 29 septembre. Réussir cette journée contribue donc aussi à créer le rapport de force nécessaire pour gagner de bonnes retraites.
Misère de la Psychiatrie : Un seul chiffre montre la gravité de la situation : 40 % des postes de psychiatres titulaires ne sont pas pourvus dans les hôpitaux psychiatriques.
Depuis des années les urgentistes dénoncent une situation inacceptable pour les patients atteints de troubles psychiatriques en indiquant que ces malades sont dans la rue ou en prison et sont complètement délaissés par le système qui n’a plus les moyens de les prendre en charge. La situation est particulièrement critique pour les enfants avec régulièrement des délais de prise en charge à un an, voire plus. Il s’agit véritablement là de non-assistance à personne en danger.
Un infirmier de l’hôpital de Roanne dans la Loire a récemment relaté un cas qui illustre parfaitement la gravité de la situation. Son équipe prend en charge un enfant et juge qu’il a besoin d’être hospitalisé au regard de la gravité de son cas. Son hôpital ne disposant pas de lits de pédopsychiatrie, il faut le transférer à Saint-Etienne à 90 km de là. Il l’accompagne donc en véhicule sanitaire et, surprise, les psychiatres de Saint-Etienne, contredisant leurs collègues de Roanne, jugent qu’une hospitalisation n’est pas nécessaire. En fait, cette décision est motivée par le manque de lits. Ainsi, l’enfant va retourner dans sa famille avec une prise en charge ambulatoire inadaptée. Voilà une des conséquences tragiques du fameux « tout ambulatoire » prôné par le gouvernement qui ne sert qu’à accélérer les fermetures de lits pour des raisons budgétaires.
Les jeunes, notamment les étudiants, ne sont pas mieux lotis. Alors que plusieurs études montrent que 40% d’entre eux sont en souffrance psychique, les délais de prise en charge dans les structures ambulatoires ne cessent de s’allonger et les ruptures de suivi sont légion. Mais les autorités sanitaires ne sont pas à court d’imagination pour pallier au manque de moyens. L’ARS d’Île-de-France promeut une expérimentation sur la thématique des « Premiers secours en santé mentale », visant à copier les « gestes qui sauvent » enseignés en secourisme. Il s’agit de former des centaines d’étudiants, d’acteurs associatifs et des collectivités territoriales pour soi-disant agir en prévention. Louable intention s’il s’agissait réellement d’accélérer une prise en charge des personnes en souffrance psychique par une détection précoce et un accompagnement, visant notamment à lutter contre leur exclusion et parfois leur stigmatisation.
En fait, quand on gratte ce vernis de bon samaritain, il s’agit de demander à des bénévoles avec 2 jours de formation de se substituer à un système défaillant.
Il y a urgence à redonner des moyens au secteur de la psychiatrie car il faut rappeler que 25 % des Français connaîtront un trouble psychiatrique au cours de leur vie et que les effets de la crise sanitaire et sociale représentent un enjeu préoccupant, notamment chez les plus jeunes.
PSA Hordain (Nord) : Grève pour 400 euros d’augmentation !
Depuis jeudi, des débrayages se multiplient chez PSA Hordain (ex-SevelNord). Au centre des revendications, des augmentations de salaires de 400€ pour faire face à l’inflation.
La grève a surpris tout le monde. Jeudi matin, des ouvriers du secteur du montage ont débrayé de leur poste, pour réclamer des augmentations de salaire et des meilleures conditions de travail. « C’est parti d’un secteur où une poignée était convaincue de la grève, explique un militant de la CGT Valenciennes. Ils ont appelé les syndicats et ils ont fait le tour des ateliers, pour rassembler tous ceux qui étaient motivés et ils se sont retrouvés à 200 ». Le mouvement, spontané, a vite trouvé un écho dans tout le site de production, au point de faire arrêter la ligne de montage vendredi et de s’élargir aux ateliers de ferrage, de peinture et des batteries, selon la CGT, qui parle de 500 grévistes sur le site (qui compte un peu plus d’un millier de salariés).
Depuis plusieurs mois, les salariés de l’usine d’Hordain, ex-SevelNord, subissent de fortes pressions de la part de la direction pour faire marcher à tout prix cette usine stratégique pour le groupe. C’est en effet elle qui assemble la gamme « K-zéro », c’est-à-dire la gamme des utilitaires du groupe : « ce sont les véhicules sur lesquels ils font le plus de marge ». En effet, face aux problèmes d’approvisionnement, notamment concernant les puces électroniques, PSA a décidé de favoriser ce site, quand d’autres sont obligés de mettre en place du chômage partiel pour certaines équipes : « le groupe favorise ce site en cas de livraison pour obtenir les cadences maximums », continue le syndicaliste.
Face aux cadences infernales et aux salaires qui stagnent, la grève s’est donc imposée comme la seule solution face à une entreprise qui refuse toute augmentation de salaire, alors que les bénéfices nés du nouveau groupe baptisé Stellantis se sont élevés à 13,4 milliards d’euros pour l’année 2021. Alors que les débrayages continuent sur Hordain, d’autres sites ont eux aussi débrayé pour les mêmes raisons : à Douvrin (Pas-de-Calais) et Valenciennes (Nord), de plus petits débrayages ont eu lieu vendredi et samedi. « On est en train de coordonner, et lancer des débrayages dans tous les sites, mais c’est un peu compliqué à cause des chômages partiels ici et là (suite à des défauts d’approvisionnement) et on va essayer de faire un appel commun dans toutes les usines le même jour, en essayant de faire avec les autres syndicats », explique le délégué central adjoint du groupe Stellantis.
Le 27 septembre, une réunion avec la direction est prévue à Poissy, dans le site des Yvelines. Si celle-ci veut maintenir le cadre des discussions à l’avancement sur l’intéressement des salariés, les grévistes comptent imposer une discussion sur les salaires, avec comme revendication principale une augmentation de 400€ pour tous les salariés, quel que soit leur contrat (CDI, CDD, intérim).
Les grévistes réclament aussi l’embauche en CDI des intérimaires, ainsi qu’une prime Macron de 6000€. D’ici là, les grévistes comptent faire perdurer le mouvement, en modifiant les modalités de grèves pour que le maximum de salariés puisse prendre part au mouvement : « certains vont faire une heure, d’autres une demi-journée ».
CHU de Nantes : Population en danger...Le syndicat veut alerter « sur la situation préoccupante des salariés du CHU de Nantes et la mise en danger de la population ».
La CGT du CHU vient d’envoyer un courrier au procureur de la République et au ministre de la Santé, François Braun pour alerter sur la situation préoccupante des salariés du CHU de Nantes et la mise en danger de la population, suite, d’une part, à la limitation d’accès aux soins de l’hôpital public et, d’autre part, à des délais de prise en charge qui se rallongent pouvant occasionner une perte de chance pour les patients.
Olivier Terrien, secrétaire général de la CGT du CHU de Nantes, rappelle que tous les indicateurs sont préoccupants. Les arrêts de travail ont été multipliés par deux en l’espace de dix ans pour atteindre en 2021 ce triste record de 260 000 jours d’arrêts de travail hors personnel médical.
Le syndicat insiste aussi sur les maladies de plus en plus graves et invalidantes, sur les épuisements professionnels et les risques psycho-sociaux.
Cette situation s’est dégradée avec la crise sanitaire. Les difficultés de recrutement sont très fortes. Résultat selon la CGT : en sept ans, l’emploi précaire a bondi de 61 %, les heures supplémentaires de 36 %, le nombre de départs de 40 % en un an, ….
Les conditions de prise en charge des patients se sont dégradées avec des fermetures de lits, « des déprogrammations d’interventions », une prise en charge interminable aux urgences », la fermeture des urgences d’Ancenis », etc.
Les professionnels de l’accompagnement, de l’aide et des soins à domicile seront dans la rue le 29 septembre.
Tout le monde s’accorde à dire que les métiers de l’aide, de l’accompagnement et des soins à domicile sont essentiels au maintien à domicile des personnes âgées et/ou handicapées. Le constat partagé aujourd’hui par les employeurs du secteur se situe dans les difficultés à recruter des professionnel-le-s pour répondre aux besoins sans cesse grandissant de la population. Comment s’en étonner : Rien n’est fait pour les revaloriser à la hauteur de l’utilité public de ces métiers ! Des milliers de professionnel-le-s subissent aujourd’hui une précarité inacceptable et ce sont 90 % de femmes !
Quel que soit le statut, le type de structure, le contrat de travail ou encore la convention collective, nombreuses/nombreux sont celles et ceux qui n’ont bénéficié d’aucune revalorisation comme le Ségur de la santé ou alors de mesures dérisoires comme l’avenant 43 dans l’associatif qui ne sont pas à la hauteur des besoins des salarié-es et en laissent un grand nombre sur la touche. Un secteur où la précarité est la règle avec un temps partiel imposé et une moyenne de rémunération dépassant à peine 900 euros par mois. Qu’en est-il de l ‘égalité salariale : hommes /femmes, on en loin…. Pourtant, l’une mesure phare de ce gouvernement ! Fin octobre 2020, Elisabeth Borne, alors Ministre du travail, lançait une mission en vue de mieux reconnaître les « salariés de la deuxième ligne », qui selon ses propres mots, « ont permis de tenir au plus fort de la crise ». La pandémie a mis en lumière ces métiers essentiels, caractérisés par des mauvaises conditions de travail et de rémunération.
L’actuelle Première Ministre promettait alors des mesures concrètes de revalorisation, censées s’appliquer dans le courant de l’année 2021. Deux ans après cette annonce, ces promesses sont restées lettre morte. Privé, public, associatif, unissons nos forces pour la reconnaissance de nos métiers !
ÉNERGIE : La sentence est douloureuse !
La « stratégie » du CNR du président de la République produit déjà ses effets délétères sur l’électricité et le gaz pour tous les usagers avec la mise en place d’une… Campagne Nationale de Rationnement. La FNME-CGT dénonce le double échec cuisant de la libéralisation du secteur de l’électricité et du gaz. Un échec technique avec l’arrivée des coupures et un échec financier avec une explosion généralisée de la hausse des factures. La crise sanitaire et la guerre du gaz ne sont que des catalyseurs de l’échec structurel de la concurrence néolibérale pour l’électricité et le gaz. La sentence est lourde : ce sont TOUS les usagers (particuliers, entreprises, professionnels, collectivités) qui trinquent ! La casse dogmatique des services publics, au profit du marché, entraîne la destruction de l’économie française (et européenne) et la bascule dans la précarité énergétique. Cette situation n’est pas une fatalité. La FNME-CGT alerte et s’oppose depuis plus de 20 ans à la démolition méthodique et à la désorganisation du secteur de l’électricité et du gaz. Ce n’est pas aux usagers de payer l’incurie politique qui ne profite qu’à une oligarchie financière. La défaillance stratégique est grave car l’électricité et le gaz sont des biens de première nécessité et les socles de notre tissu industriel.
L’urgence est au retour à l’intérêt général par le Programme Progressiste de l’Énergie de la FNME-CGT : il faut sortir immédiatement des marchés des énergies, revenir au monopole public pour l’électricité et le gaz (Service Public de l’Énergie, création d’EPIC), (re)mettre en place pour tous des tarifs régulés de vente et baisser le taux de TVA à 5,5%.
PACA : 5 services d’urgence fermés et 10 au bord de l’être !
La situation est catastrophique dans les hôpitaux en France. C’est le résultat de 30 années d’euro austérité conduisant à des coupes massives dans les effectifs des soignants, les nombres de lits d’hospitalisation mais également les structures hospitalières pour satisfaire notamment aux ordres données par l’Union Européenne à 63 reprises de réduire les budgets de l’hôpital public.
Mais derrière ces mots, il est bien souvent difficile pour qui est en bonne santé de se rendre compte de la situation dans les hôpitaux et notamment dans leur porte d’entrée, les services d’urgence.
La dégradation du système de santé s’est particulièrement accélérée ces derniers mois que ce soit dans les hôpitaux, la psychiatrie, les EHPAD et tous les autres services.
De nombreux services d’urgences sont en grande difficulté avec des fermetures partielles ou occasionnelles comme :
- Draguignan : (fermé la nuit depuis le 29 octobre 2021… 8 médecins urgentistes seulement sur 22)
- Manosque : (fermé 6 ou 7 nuits par mois depuis le début de l’année…fermé toutes les nuits en juillet et août… Il manque environ 7 médecins urgentistes)
- Arles : (des fermetures occasionnelles comme au mois de mai où seulement les urgences vitales étaient acceptées…un service qui fonctionne seulement avec 4 médecins… Un hôpital très fragile qui est passé de 560 lits à 150 lits en 20 ans, une maternité qui tient sur un fil et qui peut fermer à tout moment, et 23 lits de pneumologie et cardiologie fermés le 3 juillet… Il manque des infirmiers et des médecins)
-Aix en Provence : (des urgences pédiatriques qui ferment régulièrement… des urgences adultes avec 1 ligne de SMUR sur 2 régulièrement fermée)
- Cavaillon : (des urgences fermées la nuit depuis le mois de mai)
De nombreux autres hôpitaux sont à la limite et pourraient rapidement glisser vers une même situation :
- Sisteron : (les menaces de fermeture pour cet été ont a priori été évitées mais la situation reste très fragile)
- CHU de Nice : (les urgences de l’hôpital de Pasteur saturées le 11 juillet au soir, considéré comme le plus gros service d’urgences de France… plus aucun lit disponibles sur les 100 dévolus aux urgences. Ils ne pouvaient plus accueillir de patients)
- Urgences de la Timone à Marseille : (il y a 2 ans, il y avait 40 à 43 médecins, aujourd’hui ils ne sont plus que 16 donc 3 médecins juniors encore en formation… les durées d’attente sont de plus en plus importantes et sur certaines périodes ils ne prennent pas les urgences vitales qui sont transférées ailleurs)
- Hôpital Nord à Marseille : (la situation est très tendue)
- Hyères : (il manque 8 médecins urgentistes sur 18… 16 lits de médecine ont été fermés pour renforcer d’autres services comme les urgences)
- Toulon : (A Toulon Sainte Musse, un médecin urgentiste disait récemment : « nous sommes à l’équilibre, non pas grâce à 20 ans de travail, mais c’est le fruit de 20 ans de combat acharné… Mais par contre en 15 jours on peut tout détruire, tellement c’est fragile, et arriver au stade de Grenoble ou de Bordeaux ». Beaucoup d’inquiétude cet été dans un contexte où le Var est le département le plus touristique de France, la population est multipliée par 5 les mois d’été)
- Hôpital militaire Sainte-Anne de Toulon : (situation compliquée aux urgences également).
- Avignon : (des urgences surchargées… des médecins ont déposé un préavis de grève en juillet… et plus globalement les chefs de service des urgences des 11 hôpitaux du département du Vaucluse ont déposé une lettre de démission collective)
- Carpentras : (situation très tendue… un préavis de grève a été déposé)
- Brignoles : (une nuit fermée en juin… c’est une première alerte… à Manosque ou Draguignan cela a débuté de la même manière…)
Les travailleurs sont en grève massive, comme ils n’en n’avaient plus vu depuis 30 ans, pour exiger une augmentation conséquente des salaires (les soignants exigent une augmentation de 15%). C’est la question de la grève générale qui est posée aujourd’hui pour faire plier le gouvernement et le patronat du pays. Le 29 septembre est la continuité logique de la journée de luttes de la Santé du 22 septembre !!!
MONDE
Menace sur le droit de grève en Europe !
Nul doute que l'oligarchie européenne alignée sur les États-Unis dans la guerre et les sanctions s'apprête à faire face aux mouvements sociaux qui ont déjà commencé et s'annoncent pour neutraliser les luttes des travailleurs.
Et ne comptons pas sur la Confédération Européenne des Syndicats qui de manière récurrente a accompagné la politique européenne de remise en cause des droits des travailleurs et leur mise en concurrence.
La Commission Européenne publie une proposition de règlement dit d’adaptation du marché intérieur aux futures crises. Nulle mention de la protection des droits fondamentaux des salariés.
Il est inadmissible de constater que la publication par la Commission européenne, d’une proposition de règlement visant à préserver le fonctionnement des chaînes d’approvisionnement et la circulation de marchandises en situation de crise, à l’image de la pandémie de Covid, soit proposée par ladite commission. Il est question d’un « instrument du marché unique pour les situations d’urgence (IUMU) ». Reste que, dans la foulée, la Commission envisage d’abroger une disposition en vigueur qui protège explicitement l’exercice de droits fondamentaux « tels qu’ils sont reconnus dans les États membres, y compris le droit ou la liberté de faire grève ».
Dans la nouvelle réglementation, ce droit-là passe carrément à la trappe. Il n’en est pas fait mention. Les syndicats estiment que cet « oubli » n’est pas anodin. Ils y voient une menace sournoise. Il est primordial que la Commission européenne prévoie une protection claire et précise du droit des salariés aux arrêts de travail comme moyen de lutte accompagnant les revendications !!!
« Le droit de grève (…) ne peut être limité par des mesures d’urgence. La préparation et la réponse à une crise ne peuvent jamais être invoquées pour remettre en cause ou ignorer les droits fondamentaux », rappelle la Confédération dans une lettre adressée à la Commission européenne. « Le respect des droits des travailleurs est essentiel pour l’économie sociale de marché de l’UE et ne doit jamais être considéré comme étant un obstacle au fonctionnement du marché unique », insiste-t-elle.
Le patronat européen, quant à lui, est à l’affût. Il observe avec attention cette évolution dans l’appareil réglementaire régissant le marché unique. Une brèche va s’ouvrir dans laquelle il s’engouffrera sans hésiter. Belle aubaine en effet que cette réforme pour les entreprises, qui pourraient exploiter ces dispositions pour mettre en avant des situations « d’urgence » afin de limiter, voire d’entraver le droit de grève sur des chaînes d’approvisionnement, notamment.
Des précédents existent qui font sûrement déjà référence. Les débrayages pour des augmentations de salaires des travailleurs portuaires britanniques, à Felixstowe, et allemands, à Hambourg, se sont vu opposer la désorganisation des circuits d’acheminement des produits.
Ce dernier acte de l’UE« vient prendre appui sur ce qui s’est passé dans beaucoup de pays européens au moment de la crise du Covid, il est lié à ce que l’Europe appelle des situations d’urgence qui viendraient permettre aux employeurs ou aux États de suspendre les dispositions relatives au droit de grève », constate Pierre Coutaz, conseiller confédéral au secteur international de la CGT.
Tout laisse à penser que la Commission européenne prépare finalement le terrain pour institutionnaliser une logique : la subordination des droits des salariés, et singulièrement du droit de grève, aux intérêts économiques des entreprises. Plusieurs arrêts de la Cour de justice européenne iraient déjà dans ce sens.
À Bruxelles, on travaille donc à faire sauter ce qui est considéré comme un obstacle, l’urgence est le prétexte tout trouvé. « Il n’est pas étonnant de voir cette réforme surgir maintenant. Cela dénote un courant à l’intérieur des institutions européennes », note le responsable syndical.
La menace est-elle réelle à court terme ? Un chef d’entreprise peut-il dès à présent s’appuyer sur le texte européen et le faire prévaloir sur la législation de son État ? « La menace est plus présente dans les pays où les droits sont encore moins développés qu’en France. Je ne pense pas que, dans notre pays, le législateur prenne pour argent comptant ces déclarations européennes ».
Cela étant, une chose est sûre : la poussée inflationniste et la crise énergétique qui plombent le pouvoir d’achat des salariés laissent présager des mouvements sociaux partout en Europe, tout autant que les profits en croissance constante et le creusement des inégalités.
À l’image des « grèves de la colère » de cet été en Grande-Bretagne qui ont paralysé le plus grand port de fret, Felixstowe, ainsi que le métro londonien pour des revendications salariales, les débrayages ne devraient pas tarder à se multiplier dans le monde du travail en Europe. La Commission, qui s’y prépare, distille la notion « d’urgence » dans sa nouvelle approche. Celle-ci fait ainsi sauter le verrou de protection du droit de grève et tombe à point pour le patronat.
AMAZON : Des salariés meurent dans ses entrepôts ... et celles et ceux qui dénoncent cette situation sont licenciés !
Dans les usines d’Amazon, partout dans le monde, des ouvriers meurent sans avoir reçu à temps les soins qui auraient peut-être pu les sauver. En Pologne, où la journée de plus de 10 heures éreinte les salariés aux payes de misère, une syndicaliste a été licenciée alors qu’elle enquêtait sur le décès d’un collègue.
Dans sa lettre aux actionnaires publiée en 2021, Jeff Bezos, le fondateur d’Amazon, met en garde les lecteurs d’enquêtes ayant pour thème les conditions de travail dans son entreprise : « Si vous lisez certains reportages, vous pourriez penser que nous ne nous soucions pas de nos employés. Nos employés y sont décrits comme de pauvres hères traités comme des robots. Ce n’est pas le cas. (…) Lorsque nous interrogeons les employés de nos centres de traitement des commandes, 94 % d’entre eux déclarent qu’ils recommanderaient Amazon à un ami comme lieu de travail. »
France :
Est-ce le cas des collègues d’Ali Benbezza, mort d’une crise cardiaque le 18 janvier 2022 dans l’entrepôt Amazon de Brétigny-sur-Orge (Essonne) ? Ce jour-là, ce travailleur intérimaire âgé de 62 ans franchit à 13 h 12 le portail de l’usine à colis robotisée, dans laquelle fourmillent de petits automates déplaçant des étagères. Il marche cinq minutes pour atteindre son poste, une cage métallique bruyante, où défilent des armoires lestées de marchandises à prélever. Trois heures plus tard, alors que le chronomètre compte toujours son temps de travail, les pompes funèbres pénètrent dans l’entrepôt afin d’évacuer son corps.
En retraçant la chronologie de cet accident mortel, les experts sollicités par le comité social et économique (CSE) de l’entreprise ont mis en évidence des dysfonctionnements dans la chaîne de secours. Communications vers les secours chaotiques, temps d’intervention des sauveteurs secouristes du travail (SST) trop longs, problèmes de batterie sur les défibrillateurs cardiaques : l’expertise pour « risque grave » est accablante.
Marche et crève !
Cet accident mortel illustre un paradoxe méconnu des conditions de travail chez Amazon. Alors que le numéro un mondial de la vente en ligne s’enorgueillit d’être capable d’expédier quotidiennement près de 2 millions de paquets en un temps record, et que le milliardaire Jeff Bezos affirme que sa volonté serait de faire d’Amazon « le meilleur employeur de la planète et le lieu de travail le plus sûr de la Terre », des salariés meurent dans ses entrepôts sans avoir reçu à temps les soins qui auraient peut-être pu les sauver.
Pologne :
Jusqu’à la date fatidique du 6 septembre 2021, Dariusz Dziamski a acheminé des paquets de cartons durant cinq années au sein de l’entrepôt logistique Amazon de Sady, en périphérie de Poznan (Pologne). Ce jour-là, dans la zone d’expédition, cet ancien militaire âgé de 49 ans claudique jusqu’à son supérieur hiérarchique afin de l’informer qu’il peine à respirer. Plutôt que de l’asseoir sur une chaise roulante et de l’emmener à l’infirmerie, située à cinq minutes de marche pour une personne en bonne santé, le manager lui donne pour consigne de s’y rendre à pied. Au cours de sa traversée de l’entrepôt, Dariusz Dziamski s’effondre. Ses collègues ne parviennent pas à le relever. Il trouve cependant la force de se redresser, poursuit péniblement sa marche, puis gagne l’infirmerie. Sitôt arrivé, exsangue et blême, il s’effondre une seconde fois. Et meurt.
« Levé à 3 h 30 et retour à 18 heures »
Quelques minutes plus tard, Magda Malinowska, une syndicaliste du site, apprend la nouvelle. Cette élue d’Inicjatywa Pracownicza (IP), « initiative des travailleurs » informe la direction du site qu’elle souhaite participer à l’enquête visant à élucider les circonstances de la mort de son collègue. Amazon refuse. Après quoi, des agents de sécurité entravent les déplacements de la syndicaliste dans l’atelier, afin qu’elle ne puisse pas collecter les témoignages. Elle se réfugie alors dans son automobile, garée sur le parking des employés, pour téléphoner à son avocat. Les agents de sécurité la suivent et encerclent son véhicule. Au cours de son appel, elle aperçoit au loin une équipe évacuant le corps du défunt. Quelques semaines plus tard, la direction d’Amazon accuse Magda Malinowska d’avoir porté atteinte à la dignité de son collègue mort en cherchant à photographier son corps. En guise de « sanction », Amazon la licencie pour « faute grave ».
« Je n’ai fait aucune photo et je n’ai pas essayé de le faire, c’est un motif fallacieux qu’Amazon a trouvé pour me licencier », explique la syndicaliste rencontrée dans un café du centre-ville de Poznan. « Malheureusement, le droit du travail est extrêmement mauvais en Pologne, ajoute-t-elle. Je conteste actuellement mon licenciement en justice, mais, même si je gagne et obtiens ma réintégration d’ici un an, je serai perdante. Car, pendant ce temps, Amazon aura obtenu ce qu’elle voulait : montrer du doigt mon syndicat comme un fauteur de troubles, et se débarrasser de moi. »
Dariusz Dziamski occupait le poste de « water spider » (« araignée d’eau »), un nom faisant référence à l’objectif ultime du lean management, la méthode d’organisation du travail en vigueur dans les entrepôts d’Amazon : « Organiser un flux semblable à celui d’une rivière sans rochers. » La tâche d’un water spider consiste à s’assurer que les cartons et autres consommables se trouvent en quantité suffisante sur toutes les tables de travail des packers, les ouvriers chargés d’emballer les colis, afin que la chaîne de production des colis ne s’interrompe pas. Il s’agit d’un poste peu convoité dans l’entreprise, car réputé pénible et épuisant, mais qui offre l’avantage à ceux qui l’occupent de ne pas subir de pression psychologique des managers, puisqu’ils ne peuvent faire l’objet d’évaluation de leur productivité.
Au centre-ouest de la Pologne, dans le village de Muchocin, situé à plus d’une heure de route de l’entrepôt de Sady, Przemysław Wolnowski, 36 ans, père de deux enfants, nous reçoit à l’ombre d’un prunier dans son potager. « Chez Amazon, un water spider travaille comme une bête de somme », résume cet ancien chauffeur de camions poids lourds, alors que nous l’interrogeons sur la mort de Dariusz Dziamski. « Ces gars-là courent dans tous les sens, poussent de lourds chariots, portent des piles de cartons… Ils ne s’arrêtent jamais une seconde. Je ne voudrais de ce poste pour rien au monde », ajoute-t-il.
Comme la plupart des travailleurs d’Amazon polonais, Przemysław Wolnowski vit à la campagne, loin du site qui l’emploie, et gagne 3 000 zlotys mensuels (641 euros). Son ménage consacre la moitié de cette somme à l’achat de denrées alimentaires, et l’autre moitié à l’essence, au remboursement de crédits et au charbon pour se chauffer. « À la fin du mois, il ne nous reste rien. Cela fait sept ans que je travaille chez Amazon, poursuit-il. Quand je travaille de jour, je me lève à 3 h 30 du matin. Je passe ensuite une heure et quart dans le bus, puis je prends mon poste chez Amazon à 6 heures, où les journées de travail sont de dix heures, plus trente minutes de pause non payée. » Il quitte l’entrepôt à 16 h 30. « J’arrive ici à 18 heures, épuisé. J’ai à peine le temps de me doucher, de dîner, de m’occuper de mes enfants. Et le lendemain, je recommence. Même chose quand je travaille de nuit : lever à 13 heures, travail à 18 heures, sortie d’usine à 4 h 30, arrivée à la maison à 6 h 15. Quand tu vis à la campagne en Pologne et que tu veux nourrir ta famille, tu n’as pas le choix. »
Assise dans un centre commercial de Poznan, Irena Tomkowiak, 63 ans, nous explique qu’elle ne peut se soustraire à son travail chez Amazon, bien que celui-ci l’éprouve. Jadis, au temps du communisme, elle officiait comme dactylographe dans un journal. À l’époque, elle n’imaginait jamais qu’une fois à la retraite, elle serait contrainte de travailler à nouveau. « Mon mari est décédé en 2014, raconte-¬ t-elle. Seule, je ne m’en sortais plus financièrement. Alors je n’ai pas eu le choix… » Irena Tomkowiak est « pickeur » ; elle marche 25 kilomètres par journée de travail afin d’aller prélever des marchandises dans les rayonnages. « À mon âge, ce n’est vraiment pas facile, confie-t-elle. Mes genoux et mes mains me font mal. J’ai toujours les jambes lourdes. Malgré cela, des managers me demandent d’avoir la même productivité qu’un jeune travailleur. Ils me mettent sans cesse la pression et me harcèlent pour que j’atteigne leurs objectifs de productivité. Malgré tout, je travaillerai chez Amazon tant que mon corps me le permettra. Ma retraite est trop faible. Je ne peux pas m’arrêter. » En Pologne, il n’existe aucune limite d’âge pour travailler comme ouvrier dans un site industriel. Bien qu’il s’agisse de cas exceptionnels, plusieurs travailleurs nous ont rapporté qu’ils ont déjà croisé dans l’entrepôt de Sady des intérimaires septuagénaires, voire octogénaires.
Au lendemain de la mort de Dariusz Dziamski, le procureur de Poznan a ouvert une enquête pour « homicide involontaire ». Mais, en décembre 2021, il a classé l’affaire. Le 16 décembre 2021, le syndicat IP a organisé un rassemblement devant le bureau du procureur. « Nous voulons que toute la lumière soit faite sur la mort de Dariusz ! » a clamé ce jour-là Magda Malinowska aux côtés de la veuve, qui tenait un portrait de son époux. Cette action militante, ainsi que les procédures du syndicat ont été utiles : le procureur a depuis rouvert l’enquête.
États-Unis : 34 000 accidents graves en 2021 !
Aux États-Unis, Amazon est le 2ème employeur du pays, derrière l’entreprise de grande distribution Walmart. Les données publiées par l’agence gouvernementale fédérale des États-Unis en charge de la prévention des blessures, maladies et décès dans le cadre du travail, l’Occupational Safety and Health Administration (Osha), sont éloquentes : elles montrent qu’en 2020, pour 200 000 heures travaillées chez Amazon, l’équivalent d’une centaine de travailleurs à temps plein durant une année, il s’est produit 5,9 accidents graves. Contre 2,5 chez Walmart. Le Strategic Organizing Center (SOC), une coalition de syndicats américains, a recensé près de 40 000 accidents dans les entrepôts américains d’Amazon en 2021. Le SOC a découvert que si Amazon représente un tiers des emplois de la logistique américaine (33 %), la multinationale concentre la moitié des accidents du travail du secteur (49 %).
Le dernier décès en date est un travailleur immigré originaire de la République dominicaine, mort le 13 juillet 2022 dans l’entrepôt de Carteret (New Jersey). Selon le syndicaliste Christian Smalls, le président de l’Amazon Labor Union, ce travailleur serait resté « inconscient dans l’atelier plus de vingt minutes » et il se serait écoulé « près d’une heure » avant qu’Amazon appelle une ambulance. À la suite de cet accident mortel, les communicants d’Amazon ont mobilisé la batterie d’arguments qu’ils emploient habituellement lorsqu’un employé succombe à la tâche, en affirmant que ce décès ne serait pas lié à ses conditions de travail, et que l’entreprise ne serait pas responsable de cet accident mortel. L’Osha mène actuellement son enquête afin d’établir ou non l’éventuelle responsabilité d’Amazon dans ce décès.
Un problème systémique.
Reliés les uns aux autres à l’échelle mondiale, les cas de morts de travailleurs en entrepôt ayant fait l’objet d’enquêtes solides dessinent les contours d’un problème systémique dans la chaîne des secours de la multinationale. Du fait de l’immensité de ses entrepôts – où le simple fait d’appeler à l’aide requiert parfois plusieurs minutes de marche, du turnover vertigineux de sa main-d’œuvre insuffisamment formée aux règles de prévention et de sécurité, et de la recherche effrénée d’économie et de productivité de l’entreprise, Amazon met ses salariés en danger de mort. « Chez Amazon, on traite mieux et plus rapidement les colis que les travailleurs accidentés », résume l’ouvrière polonaise Irena Tomkowiak.
République Tchèque :
La République tchèque, qui assure actuellement la présidence tournante de l’Union européenne, a vu se dérouler une manifestation qui a rassemblé 70000 personnes à Prague le 3 septembre dernier. Les causes du mécontentement et des difficultés des travailleurs sont communes aux autres pays européens, mais ici c’est l’extrême droite qui est pour une bonne partie l’instigatrice de ce mouvement. Organisée sous le slogan "la République tchèque d’abord" en dehors, voire même contre nos camarades de CMKOS, la manifestation voulait protester contre l’inflation croissante tirée par une flambée des prix de l’énergie, tout en incriminant les immigrés et en apportant un soutien à peine voilé à l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Les manifestants ont exigé la démission du gouvernement de centre droit de Petr Fiala, lui lançant un ultimatum qu’ils ont fixé au 25 septembre.
Belgique :
Les organisations syndicales prévoient de nouvelles mobilisations pour cet automne. En Belgique, où le taux d’inflation atteint 10,5 % en août, trois syndicats (FGTB, CSC, CGSLB) ont proposé le 9 septembre 17 mesures contre la crise énergétique, dont un tarif social. Une nouvelle journée de manifestation pour le pouvoir d’achat à eu lieu le 21 septembre à Bruxelles et les organisations syndicales envisagent un appel à la grève générale le 9 novembre.
Espagne :
Des grèves de dizaines de milliers de travailleurs ont éclaté dans de nombreux secteurs d’activité depuis le mois de mai 2022 et se sont poursuivies. Tous réclament une augmentation des salaires dans un contexte d’inflation galopante, de meilleures conditions de travail et le remplacement du travail temporaire par des emplois à temps plein. Les deux principaux syndicats que sont les Commissions ouvrières (CCOO) et l’Union générale des travailleurs (UGT) ont largement pris part à ces mouvements et en ont souvent été les organisateurs.
Allemagne :
Le modèle allemand est confronté à sa pire crise depuis des décennies. Le pays affiche une croissance nulle en 2022 et se dirige tout droit vers la récession. Pourtant selon les syndicats les « carnets de commande » sont pleins, il ne s’agit pas d’une crise de production mais bien d’une spirale inflationniste tirée par les prix de l’énergie. Dans ce contexte les revendications des syndicats sont claires : des augmentations de salaire ! Un "automne chaud" est d’ailleurs le mot d’ordre repris par les syndicats. Notamment le puissant syndicat de l’industrie IG Metall, qui a manifesté le 10 septembre à Leipzig pour revendiquer une augmentation de salaires de 8 % dans le secteur. S’il n’obtient pas gain de cause, il menace de journées de grèves pour le mois d’octobre.
Royaume-Uni : Le gouvernement veut limiter le droit de grève aux seuls cas où les négociations échouent !!!
Le ministre des finances a également annoncé l’intention du gouvernement de mettre en place un service minimal, pour « empêcher les syndicats de paralyser le réseau de transport ».
Le chancelier de l’Echiquier britannique, Kwasi Kwarteng, a annoncé, vendredi 23 septembre, que le gouvernement allait limiter le droit de grève aux cas où les négociations entre les syndicats et les employeurs ont « véritablement échoué ».
« Nous allons légiférer pour obliger les syndicats à soumettre des offres salariales [faites par les employeurs] à un vote de leurs adhérents » avant de pouvoir se mettre en grève, a expliqué M. Kwarteng lors d’une présentation budgétaire devant le Parlement britannique. Il s’agit de « garantir que les grèves ne puissent être déclenchées qu’une fois que les négociations auront véritablement échoué », a-t-il précisé devant les députés britanniques.
Le ministre des finances a aussi annoncé l’intention du gouvernement de mettre en place un service minimal pour « empêcher les syndicats de paralyser le réseau de transport », comme le font déjà « d’autres pays européens », a-t-il justifié.
Le précédent gouvernement conservateur avait déjà introduit une loi autorisant le recours à des intérimaires pour remplacer des salariés grévistes. Elle a suscité l’ire de nombreuses organisations syndicales, qui ont annoncé en début de semaine une action en justice contre la mesure.
Cheminots, mais aussi postiers, dockers, avocats pénalistes ou éboueurs ont multiplié depuis juin les mouvements de grève, mais plusieurs syndicats avaient décrété une pause dans leurs mouvements pendant la période de deuil national qui a suivi le décès de la reine. Les mouvements reprennent de plus belle face à une inflation au plus haut en quarante ans outre-Manche, à 9,9 % sur un an en août, la plus forte du G7.
Une grève des conducteurs de trains reprendra ainsi au début d’octobre, tandis que les dockers du port anglais de Felixstowe prévoient un nouveau débrayage d’une semaine entre la fin de septembre et le début d’octobre faute d’avoir obtenu gain de cause lors d’un mouvement similaire en août.