La « gauche », la « droite » et Macron - Par Jean LÉVY
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En France, dans des temps - fort lointains - la nature des fractures en politique avaient pour source la lutte de classes. Être de "gauche" signifiait alors un engagement à défendre, à améliorer et changer le quotidien des masses populaires contre les appétits du Capital.
Ce qui ne garantissait pas une fidélité aux engagements pris lors des campagnes électorales par les partis alors signataires de programme de "gauche", le Parti socialiste, entre autres. Et les combinaisons parlementaires peu conformes aux engagements pris...
La vie politique sous la IIIème et la IVème République en fournit la preuve.
Mais un puissant Parti communiste, lié à population, et largement représenté à la Chambre des députés, en 1936, puis en 1946, à la Libération, permettait de larges conquêtes sociales. Il était, par la suite, le garant d'un pôle de fermeté progressiste au sein de ces Assemblées.
Aujourd'hui, tout a changé avec la Constitution de la Cinquième République. Consacrant le pouvoir personnel, les dispositions législatives mises en place, ont accentué le caractère monarchique de la Présidence. La loi électorale a abouti à la réduction drastique de l'opposition populaire dans les Assemblées, censées représenter les électeurs.
L'intégration de la France dans l'Union européenne - avec le traité de Maastricht, en 1992 - a donné au capital financier européen la haute main sur les affaires françaises, avec l'abandon de souveraineté des Etats membres de l'Union européenne, au profit d'une commission étrangère siégeant à Bruxelles.
La politique française n'est plus guidée que par les intérêts du grand capital européen, d'où l'effritement des idées de "gauche" et de "droite"...
Dans le même temps, certes, le PCF, du fait de sa mutation idéologique, ne se fait plus l'artisan d'un changement de société, mais le simple porte-parole du mal-être des Français.
Avec l'élection d'Emmanuel Macron à la Présidence, en 2017, ce coup d'accélérateur entérine l'accession directe au pouvoir de la caste des financiers. Sans intermédiaire.
Exit, toute influence, non conforme aux intérêts du monde des affaires. Des fractions de la petite et moyenne bourgeoisie françaises en subissent, elles aussi, une perte d'influence politique.
D'où les crises au sein des formations qui se réclament de la droite, et de la social-démocratie, adeptes toutes deux du libre marché européen.
Prêtant la main, à la politique de régression sociale (Rappelons-nous la politique suivie par François Hollande, en la matière), le PS se consacre aux réformes sociétales, le point de discorde et la base de son opposition avec la droite, les Républicains, en l'occurrence : mariage pour tous, procréation, problèmes du "genre"...
Malheureusement, les Insoumis aussi.
Et les divergences entre "gauche et "droite" se portent également sur les politiques de sécurité et d'émigration, que PS et Insoumis, veulent ouvertes à tous vents...comme le souhaite le patronat, alors que les Républicains comme le Rassemblement National, veulent restrictives.
Les Français, pour qui les conditions de vie s'aggravent tous les jours du fait de la politique concoctée à Bruxelles et mise en œuvre par Macron, ne s'y retrouvent plus : ils s'abstiennent par millions aux élections.
Et à l'Élysée, il y a toujours Macron !
JEAN LÉVY