Grève des contrôleurs SNCF : la « GILET-JAUNISATION » qui inquiète gouvernement et directions syndicales
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À l'aune de la présentation de la réforme des retraites, le gouvernement ne s'attendait pas à ce qu'une grève vienne perturber la période des fêtes de fin d'année. La tension provoquée au sommet montre à quel point cette grève de Noël a dépassé le cadre des revendications salariales des contrôleurs SNCF.
Radicalité à la base et tendance au débordement des directions syndicales
« Gilet-jaunisation », « radicalité à la base », « syndicats totalement dépassés », la semaine dernière les qualificatifs se sont multipliés dans la presse pour définir le mouvement de grève de fin d’année impulsé par un collectif de contrôleurs de la SNCF appelé CNA – Collectif National des ASCT –, qui recense pas moins de 3.000 agents sur un groupe Facebook. Dans sa description, ce dernier se revendique « apolitique » et « non-syndiqué ». Depuis 2019 et la grève spontanée des agents du Technicentre TGV Atlantique de Châtillon, l’usage de ces qualificatifs pour analyser une mobilisation sur le terrain du mouvement ouvrier montre encore une fois que, quatre ans après l’irruption du mouvement des Gilets jaunes en novembre 2018, son spectre continue à planer sur le gouvernement.
Toutefois, si la grève des agents de bord SNCF rappelle par certains aspects le mouvement des Gilets jaunes (usage des réseaux sociaux, apolitisme revendiqué, etc.), le parallèle entre ces deux mouvements s’arrête là. Tout d’abord car le mouvement des Gilets jaunes ne peut se réduire à un « mouvement social » classique ou à une simple grève en dehors des clous syndicaux, mais a constitué une révolte contre Macron mettant la question démocratique au cœur. Dès lors, la comparaison n’est non seulement pas adéquate, mais tend à banaliser ce qui a pu constituer l’un des mouvements les plus subversifs de la Vème République. Pour autant, le terme « Gilet-jaunisation » peut s’entendre dans le cadre de ce mouvement comme une manière d’illustrer la tendance de la base à déborder le plan de bataille classique porté par les directions syndicales.
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