À propos du retour des Gilets Jaunes, et des conditions pour que les choses changent en France- Par Jean LÉVY
Samedi 6 janvier, des Gilets jaunes ont fait à nouveau retentir les cris de leur colère au sein de nos villes. L'annonce de leur retour sur le devant de la scène politique a inquiété le pouvoir, alors que les syndicats préparent une journée d'action le 21 janvier.
Au lendemain d'une grève historique des salariés des raffineries, qui a contraint Total Energie à céder sur les salaires, Macron et son clan financier tentent de désarmer la grogne de 800.000 mille artisans et commerçants en contraignant les fournisseurs d'énergie à limiter les hausses de celle-ci.
L'inflation des prix, ceux des produits de première nécessité en premier, frappe de plein fouet le porte-monnaie des consommateurs, des salariés, des chômeurs, des 10 millions de pauvres en priorité, mais aussi des classes moyennes, qui subissent eux aussi une dégradation de leur niveau de vie.
Et le pouvoir veut faire travailler davantage les salariés, en s'attaquant en repoussant l'âge de la retraite !
Le mécontentement enfle et se répand dans le pays.
Certes, la mobilisation des Gilets Jaunes n'a pas atteint, du premier coup, l'ampleur souhaitée, se chiffrant seulement à des dizaines de milliers de participants.
Et l'histoire n'aime pas qu'on lui repasse les plats une seconde fois.
Alors que penser et que faire ?
Le mécontentement, et même la colère, ne suffisent, pas pour créer une explosion sociale en mesure de bousculer durablement un pouvoir qui règne en maître sur l'économie, qui dispose de l'information avec ses chiens de garde aux mains des milliardaires, et face aux forces de répression casquées.
Alors quelle stratégie adopter ?
La population, dans sa diversité, est inquiète et désabusée.
Et aux élections, elle a tout essayé : ceux qui se proclament de droite, ou feignent être de "gauche", ou come Macron, les deux à la fois.
Les citoyens en ont tiré la leçon : leur bulletin n'a servi à rien, leur quotidien, tout au long des ans, s'est aggravé, les services publics fissurés et la France en grand danger...
Pourtant, tous avaient annoncer le printemps !
En fait de pouvoir, tous l’avaient laissé à ceux qui tirent les ficelles, aux financiers et au monde des affaires, toujours aux manettes. Certes, ils gouvernent camouflés, par personnes interposées. Ce sont ces politiciens qui tiennent le devant de la scène, pour qui vous avez voté et, qu'aujourd'hui, vous rejetez. Sans jamais s'en prendre, aux grands patrons, à ceux qui dictent leur feuille de route. L'oligarchie, pour l'appeler par leur nom.
C'est pourquoi rien ne change : les majorités parlementaires peuvent alterner, le véritable pouvoir reste en place : la pieuvre capitaliste (*) a pris notre pays dans ses tentacules, et rien de décisif ne sera modifié, tant que cette domination se perpétuera. Ce sont donc ses huit tentacules qu'il faut trancher pour nous libérer : l'économie, la finance, la haute fonction et les services publics, la justice, la police et l'armée, les médias, et le système éducatif.
C'est donc toute l'organisation de la société qu'il faut changer. et pas seulement les étiquettes.
C'est donc au peuple rassemblé, du village à la capitale, que la parole en direct doit lui être donnée. Comme pour les cahiers de doléances, en 1789, où la masse des citoyens a été consultée.
JEAN LÉVY
RAPPEL :
Au second tour de l'élection présidentielle, en 2022, sur les 2/3 des électeurs qui se sont exprimés (65,76% exactement), seulement 58,55% des 65,76% seulement ont voté Macron, dont un grand nombre, pour éviter Marine Le Pen
(*) Les pieuvres, ou plus communément nommées « poulpes », sont des animaux marins invertébrés appartenant à la famille des céphalopodes. Les pieuvres sentent, goûtent et analysent leur environnement à l'aide de leurs huit tentacules, capables d'agir de manières parfaitement autonomes et de repousser en cas d'amputation