Macron et son gouvernement battent-ils en...retraite ? - Par Jean LÉVY
Le 11 janvier prochain, la mouture définitive du projet élaboré par le Medef, heu par Macron, sur la réforme du régime des retraites, sera présentée devant l'Assemblée nationale.
Depuis la campagne présidentielle, le pouvoir joue du flou artistique sur le contenu précis du projet.
L'équivoque est entretenue, en particulier, sur l'âge de départ proposé.
Pour partir aujourd'hui à la retraite à l'âge légal de 62 ans, vous devez avoir atteint une certaine durée d'assurance et avoir validé entre 160 et 172 trimestres, selon votre année de naissance.
Macron souhaite que cet âge de départ soit porté à 65 ans et, cultivant le flou, en évoquant aussi l'âge de 64 ans...
C'est dans cet esprit que la Première Ministre s'est exprimée sur France Info, ce 3 janvier.
Pour partir à la retraite à l'âge légal de 62 ans, vous devez avoir atteint une certaine durée d'assurance et avoir validé entre 160 et 172 trimestres selon votre année de naissance.
De toutes manières, le pouvoir, à l'écoute su Patronat, veut faire travailler plus longtemps les salariés, et annonce ce qui est négociable :
"Au lieu des deux bras, l'Élysée pourrait se contenter d'un seul ! ".
Et, personne dans les milieux dirigeants, n'évoque, ces jours-ci, la suppression des "régimes spéciaux", dont bénéficient actuellement les salariés de certaines professions, alors que depuis longtemps, Macron les avaient dans son viseur.
Il est évident que ces acquis sont dans le collimateur du gouvernement
Rappelons que ces régimes sont les acquis des luttes du personnel de ces secteurs. Ils tiennent compte des exigences liées à leurs conditions de travail et de pénibilité (Horaires, dimanches et fêtes et de nuit, responsabilités vis-à-vis des usagers, dangers liés à la fonction...)
Ces régimes "spéciaux", les voici :
. Le régime des fonctionnaires.
- Le régime de la banque de France.
- Le régime de la RATP.
- Le régime de la SNCF.
- Le régime des Mines.
- Le régime des personnels de l'Opéra National de Paris.
- Le régime de la Comédie Française.
- Le régime du Port autonome de Bordeaux.
ll faut aussi se rappeler que Macron avait dans sa besace, lors de son précédent quinquennat, le projet d'imposer la retraite par points, si chère à ses amis des Assurances, en particulier à la société d'investissement US BlackRock , système basé sur la spéculation en bourse.
Et ce projet rejeté par les Français a-t-il été définitivement enterré par l'épidémie de Covid ?
Aujourd'hui, Macron et sa clique se disent ouverts à la discussion, alors que depuis des mois, l'Elysée ne bouge pas d'un pas sur le fond : faire travailler les Français plus longtemps, comme l'exige Bruxelles et l'Union européenne.
Le 21 janvier, à l'appel des syndicats, la population, toutes catégories confondues, est appelée à faire entendre sa voix dans les entreprises et dans la rue.
Ce jour-là, les Français qui tiennent à bénéficier à taux plein d'une retraite bien méritée, à un âge où l'on peut encore jouir de la vie, diront massivement NON au pouvoir rétrograde au service des Financiers.
JEAN LÉVY