VIVEMENT LA RETRAITE ? [Sur le blog de Descartes]
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L’actualité exige de moi que j’écrive un papier sur les retraites, comme elle exigeait de Lope de Vega qu’il écrive un sonnet. Et je me trouve dans la même difficulté, avec le talent en moins. Je suis embêté, parce que c’est un sujet auquel, à titre personnel, je n’aime pas penser. C’est que, voyez-vous, je ne peux souscrire à la vision festive de la retraite que peut exprimer un François Ruffin lorsqu’il déclare que « La retraite, c’est magnifique. C’est un droit à la joie. C’est un droit de pouvoir s’occuper de ses petits-enfants, d’aller à la pêche, de prendre des cours de zumba (…) ».
La retraite, ce n’est pas ça. Partir à la retraite, c’est un changement définitif – et je souligne ce mot : de-fi-ni-tif – de statut. Et ce changement acte une réalité : la diminution irréversible de nos capacités physiques et intellectuelles, diminution qui ne peut que se poursuivre jusqu’au jour où l’on partira pour ce pays d’où aucun voyageur n’est jamais revenu. Si la retraite a été inventée, si nous arrêtons de travailler à un certain âge, ce n’est pas parce que nous aurions un droit inaliénable à partir d’un certain âge de prendre des cours de zumba ou aller à la pêche, mais parce que la diminution de nos facultés physiques et intellectuelles ne nous permet plus de travailler et donc de produire. La retraite est une forme de mort sociale qui anticipe sur la mort tout court. Que cela puisse nous permettre de prendre des cours de zumba ou aller à la pêche n’est pour moi une piètre consolation.
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