LA COLÈRE DES SACRIFIÉS – Par Bertrand Renouvin
La retraite à 64 ans n’est pas imposée par la double contrainte de la démographie et d’un déficit comptable à venir. Les “64 ans” constituent un signal lancé par la “gouvernance” parisienne aux très hautes sphères financières.
Tel est le véritable motif de la réforme, clairement annoncée par Alain Minc voici un an. “Il va bien falloir envoyer au monde un signal de sérieux, car c’est le monde qui nous finance”, déclarait le porte-parole du capitalisme financier au micro d’Europe I. Et ces jours-ci, devant Ruth Elkrief, Alain Minc soulignait “la raison que le pouvoir n’ose pas dire ou ne peut pas dire : il faut faire cette réforme parce que nous avons trois milliards de dettes” payées à 0,5% de plus que les Allemands. “Si le marché voit qu’on a changé l’âge, il considérera que la France demeure un pays sérieux. Vous allez me dire que c’est idiot, peut-être, mais quand on est débiteur pour 3000 milliards, on fait attention à ce que pense son créancier […]. C’est pourquoi le président de la République, qui est conscient des règles du marché financier, ne cédera pas”.
On ne saurait mieux dire la dépendance de notre pays aux logiques folles de la spéculation internationale. On ne saurait mieux dire la froide résolution de la macronie, et sa violence : pour éviter le risque de taux d’intérêts plus élevés, prenons le risque d’un conflit social de grande ampleur et imposons aux classes moyennes et populaires des sacrifices de temps et d’argent sur la très longue durée !
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La colère des sacrifiés - Le blog de Bertrand Renouvin
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