Le 7 mars, la France à l'arrêt contre le projet de loi visant les futurs retraités menacés de travailler deux ans de plus -Par Jean LÉVY
Macron et son camp n'en démordent pas : ils veulent faire travailler les Français deux ans de plus, deux ans volés sur une vie en retraite en repos bien gagné.
Tel est l'objectif de l'article 7 du projet de loi soumis aux Assemblées.
Macron escomptait son article voté par les députés pour soumettre ainsi au Sénat une loi bien ficelée.
Car, vous y croyez, vous, au vote négatif des députés LR à la retraite à 64 ans ? La candidate des Républicains à l'élection présidentielle allait beaucoup plus loin. Et ce n'est pas la sanction prise par la direction de leur parti à l'encontre du député Aurélien Pradier, coupable d'opposition au projet Macron, et pour cette raison, démis de ses fonctions.
Mais l'espoir de l'Élysée s'est envolé : par des milliers d'amendements et des rappel incessants au règlement, les députés des Insoumis, durant le temps requis - jusqu'à minuit - n'ont pas permis de finaliser le texte gouvernemental.
Ce n'est donc qu'un projet qui est soumis aux sénateurs. Et le vote majoritaire de ceux-ci - cette Assemblée, dominée par Les Républicains - est favorable - comme Macron - à une retraite à un âge largement retardé, s'apprêtait à avaliser le projet de loi
Il ne restait plus qu'à faire un retour, pour la forme, devant les députés pour que la retraite des Français soit de deux ans retardée.
On s'étonne donc du charivari entretenu tant par le camp macroniste et la droite, et aussi par le PCF, et même les syndicats, à l'encontre de la France Insoumise, « coupable » d'obstruction à la discussion de l'article 7, et partant, du vote en première lecture du projet de loi, instituant la retraite à 64 ans.
Si l'article 7 avait été discuté - et certainement voté - Macron aurait eu satisfaction, et maître du jeu, il pouvait alors déclarer que la loi adoptée serait appliquée.
Ce ton d'autorité, il ne peut plus l'utiliser.
Et les syndicats peuvent bien mieux préparer le 7 mars et « la France à l’arrêt », sans qu'ils soient accusés de s'en prendre vainement à une loi votée.
Ainsi, la population ne se posera plus de question, les 64 ans n'étant encore, à l'Elysée, qu'au stade des intentions.
JEAN LÉVY