Un autre PARTAGE des richesses ? Une illusion dangereuse !
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Ce slogan d'un autre partage des richesses est aujourd'hui très en vogue et il est fréquent de l'entendre dans la bouche de dirigeants politiques et syndicaux sur un large spectre de l'échiquier. Nicolas Sarkozy en son temps ne préconisait-il pas un autre partage de la valeur.
Ainsi, Le 5 février 2009, Nicolas Sarkozy intervenait dans une émission, « Face à la crise » où il y parlait, notamment, du partage de la valeur, relevant un « sentiment d’injustice majeur » dû au « siphonnage des profits par les actionnaires », envisageant une répartition égale entre salariés, actionnaires et investissements. Cette déclaration avait au moins le mérite de la clarté puisque n'était nullement mis en cause le système d'exploitation capitaliste du travail salarié.
Le syndicalisme, quel qu'il soit, n'est pas en dehors des courants idéologiques, des courants dominants, de la bataille idéologique qui traversent la société… et les idées dominantes dans la société sont loin de reposer sur une perception de lutte de classe. « Les idées dominantes sont celles de la classe dominante », disait Marx.
Le concept de partage des richesses est un des avatars les plus dangereux de l’arsenal idéologique du Grand Capital, et ce pour deux raisons. D’abord, il s’est peu à peu substitué à l’idée révolutionnaire de l’appropriation par les travailleurs des moyens de production et d’échange. Exit la socialisation de ces moyens. Exit même la question si dérangeante pour le Capital de « Qui possède ? ». Ensuite, il relève d’une gigantesque illusion. La classe capitaliste ne veut pas partager les richesses, ne peut d’ailleurs pas, à cause de la baisse tendancielle du taux de profit. Ainsi, entre 1960 et 2019, ce taux est passé de 10 % à un peu plus de 6,5 %, avec un maximum en 1967 et un minimum en 2009, 2019 étant la deuxième année la plus basse.
Avec ce concept, nous sommes dans une demande a minima, un compromis, en quelque sorte. Mais l’histoire de ces trente dernières années, où, après la fin des pays socialistes d’Europe, il était de bon ton de ne plus parler de révolution, montre qu’aucune revendication minimale n’a été gagnée, qu’aucun compromis n’a été obtenu, nous avons vécu le rabotage à vitesse grand V de toutes les conquêtes sociales, et pas vu l’ombre du quart de la moitié d’un partage des richesses.
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