Après son 49-3, un « bras d'honneur » fait par Macron au peuple français - Comment se présente la situation ?
C'est là que se prennent les décisions, pas au Palais Bourbon !
Chacun de nous se pose la question : face à l'explosion de colère qui saisit la population à la suite du passage en force de l'Élysée tant sur le contenu de la « réforme du système des retraites » que sur les moyens utilisés par l'exécutif pour l'imposer aux Français qui n'en veulent pas, que va faire Macron ?
Va-t-il céder à la rue en retirant la loi ?
Ou persévérer en décidant sa promulgation ?
Déjà, les derniers sondages de popularité du président, mesurent son isolement au sein de la Nation : 28% d'opinions favorables, soit une perte de 4% en un mois, ce qui est une chute énorme.
Va-t-il en tirer la leçon pour rebondir politiquement, ou persévérer et s'enfoncer dans un désert de défiance peu propice à poursuivre le cours de sa politique ?
Dans un pays où la politique serait souverainement définie dans les limites des frontières nationales, les dirigeants tiendraient compte de l'opinion populaire, et chargeraient une nouvelle équipe de tirer un trait sur les mesures qui ont mis le feu aux poudres.
Mais la France, au sein de l'Union européenne, n'est plus un état souverain. Elle se doit de suivre la politique définie à Bruxelles, et de ne pas s'en dévier.
Et c'est là que le bât blesse. Car la Commission Européenne impose à notre pays une politique monétaire s'alignant sur les indices boursiers. Et ceux-ci dictent à chaque état membre une orientation conforme aux intérêts très concrets des financiers. Ce qui explique la position de fermeté de l'Elysée sur nos retraites, dont la réforme vise à satisfaire les marchés.
Emmanuel Macron, l'homme choisi en 2017 par les milliardaires pour imposer de l'Élysée, une politique antipopulaire favorable au monde des affaires, est donc piégé entre l'intérêt des banquiers et la colère du peuple rassemblé.
C'est donc du bras de fer entre les Français et l'Union européenne et ses intérêts financiers, que sortira la solution à la plus grande crise politique et sociale qu'ait connu la France depuis des dizaines et des dizaines d'années.
JEAN LÉVY