C'est le peuple rassemblé qui pose la question de méfiance au gouvernement ...et à Macron -Par Jean LÉVY
Ainsi, la Première ministre Elisabeth Borne a eu recours au fameux article 49-3 pour faire passer de force la réforme des retraites voulue par Macron. Et cela n'a pas trainé : de nombreuses voix se sont élevées dans les rues et dans rangs de l'Assemblée nationale pour dire leur double opposition à la réforme et au coup de force parlementaire.
Les groupes Rassemblement National et LIOT (Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires) ont déposé chacun de leur côté une motion de censure. Elles seront votées ce lundi. L'objectif est de rallier le plus de parlementaires pour obtenir la majorité nécessaire à la chute du gouvernement.
Si tel était le résultat de l'un de ces votes, Elisabeth Borne remettrait sa démission au président de la République.
Les jeux ne sont pas faits.
Tout dépend des députés LR : il en faudrait au moins une trentaine - ce qui représente la moitié du groupe - vote une des motions. Aussi, des démarchages individuels se multiplient auprès de ces parlementaires pour influencer, dans les deux sens, leur décision.
Et Emmanuel Macron en annonçant à l'avance qu'en cas de vote négatif de l'Assemblée, il procéderait à sa dissolution et à de nouvelles élections, ce qui pourrait inquiéter les députés Républicains.
Tels sont les scénarios du futur spectacle au Palais Bourbon.
Mais l'essentiel, caché aux téléspectateurs, est ailleurs.
C'est dans la rue que se joue l'avenir, non seulement ceux d'Elisabeth Borne et de l'Assemblée, mais celui du président de la République.
Depuis le 30 janvier, à coups de grèves et d'immenses manifestations, la population, massivement, fait connaître sa position : « La retraite à 64 ans, on n’en veut pas, un point c'est tout ! ».
Mais l'hôte provisoire de l'Elysée feignant de ne pas entendre, a voulu recourir à la force - le 49-3 - pour faire passer sa loi. Sans attendre, le peuple, pour crier sa colère, est descendu dans la rue à Paris comme dans de nombreuses cités du pays.
Les grèves continuent. Elles devraient s'étendre.
Les syndicats, toujours unis, appellent à une nouvelle grande journée, partout en France, de luttes rassemblées le jeudi 23 mars.
C'est dans la rue que se joue la pièce, et c'est à vous de la jouer !
JEAN LÉVY