Ce conflit sur les retraites est un affrontement majeur entre deux choix de société : L’HEURE DE LA REVANCHE – Par Jean-Pierre PAGE
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La France connaît une crise sociale et politique sans précédent. Elle fait penser à la fameuse anecdote du 14 juillet 1789. A son réveil Louis XVI, anxieux interpella le duc de la Rochefoucaud-Liancourt en lui demandant si la prise de la Bastille par le peuple de Paris était « une révolte » ? « Non sire, lui répondit-il, pas une révolte mais une révolution ! ». Nous n’en sommes pas là ! Toutefois sans être identiques ces évènements historiques ne sont pas sans rappeler ceux que nous vivons aujourd’hui tant l’aiguisement de la contradiction entre le capital et le travail atteint son paroxysme.
« Oui mais ! ça branle dans le manche les mauvais jours finiront
Et gare à la revanche
Quand tous les pauvres s’y mettront !
Quand tous les pauvres s’y mettront !
(La semaine sanglante) 1871.
Jean-Baptiste Clément)
« Tout est à nous, rien n’est à eux ! »
chanson de manifestation
Jour après jour le mouvement de contestation social prend une ampleur sans précédent par son caractère de masse, sa diversité, un fourmillement d’initiatives de toutes sortes. On attend plus les mots d’ordre d’en haut, on s’assume, on s’organise, on se prend en charge, là ou finalement c’est essentiel : c’est à dire depuis l’entreprise. On le fait en grand en s’en donnant les moyens.
Selon les sondages 82% des Français sont en colère dont 51% très en colère 2. Plus de 90% des travailleurs rejettent la nouvelle réforme des retraites. Depuis l’abandon de la retraite à 60 ans et les 37,5 années de cotisations, « le sujet est au cœur de la conflictualité sociale depuis plusieurs décennies » 3. C’est dire l’enjeu de ce défi qui fait l’objet des exigences imposées par Bruxelles mais aussi par Washington. Car dorénavant, il faut aussi assumer le prix de la guerre en Ukraine. Le surarmement coute cher tout comme les cadeaux aux entreprises et au système bancaire dorénavant dans le rouge. Le peuple doit payer pour les armes, pour les sanctions vis-à-vis de la Russie, il doit payer la récession, le déficit public, le surendettement, l’inflation, l’augmentation vertigineuse des denrées alimentaires et de la santé. Pour épargner les superprofits et les cadeaux aux actionnaires, la note à payer est présentée aux travailleurs, aux chômeurs, aux jeunes et retraités sous la forme d’une régression sociale et environnementale en forme de recul de civilisation !
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