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La foule, sur les Grands boulevards, s'identifie à la Nation rassemblée contre Macron - Par Jean LÉVY
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La neuvième journée de mobilisation contre la réforme des retraites a de nouveau fait le plein de manifestants, jeudi, dans de nombreuses villes du pays.
À Rouen, la préfecture a dénombré 14 800 manifestants, un record depuis le début du mouvement social, tandis que la CGT en a revendiqué 23 000. Participation également en forte hausse à Brest, dans le Finistère (20 000 à 40 000) ou Montpellier (18 000 à 40 000). Et à Paris, la préfecture confirme le niveau le plus haut de participation atteint, et la CGT, des centaines de milliers de manifestants (800.000).
J'aime flâner sur les grands boulevards
Y a tant de choses, tant de choses
Tant de choses à voir
On n'a qu'à choisir au hasard
On s'fait des ampoules
A zigzaguer parmi la foule
Yves Montand aurait pu manifester ce jeudi 23 mars avec ces centaines et ces centaines de milliers de franciliens contre la retraite à 64 ans. Car Yves Montand, lui, aimait la foule.
Pas Macron.
Celui-ci oppose ces mots, « la foule», à celui de nation telle que Louis XVI l'entendait... Car le président préfère son milieu naturel, les réceptions du gotha de la finance mondiale dans la fastueuse Galerie des glaces, dans le lieu béni du Roi Soleil à Versailles.
Macron n'aime donc pas la « foule » : il l'a redit à la télévision, ce qui a mis le feu aux poudres - et aux poubelles - en plein Paris.
Alors, pour lui et ses laquais politiques et médiatiques, la présence - annoncée - de moins de 1500 jeunes cagoulés - défraie plus la chronique que le torrent populaire clamant son hostilité à la retraite à 64 ans.
Ces « black-blocks » - ou prétendus tels - sont bien connus des services de police. La Préfecture annonce à l'avance, leur présence, leur stratégie et le nombre de ceux qui seront présents le long de la manifestation.
Ils sont présentés pourtant comme un danger pour l'ordre public ; ils peuvent cependant s'adonner à leur sport préféré : allumer des feux et lancer des projectiles, en jouant au chat et à la souris avec la police.
Croient-t-ils ainsi faire la Révolution, ou s'amusent-ils à le faire croire en jouant à la guérilla contre ceux qui défendent l'ordre bourgeois ?
Mais malgré la large publicité qui leur est faite par le pouvoir et ses médias au détriment de l'immense torrent humain de la manif' populaire, c'est bien celle-ci qui pèse lourd sur le climat politique et fait poser la question :
Que va faire le président ?
Fera-t-il le mort jusqu'à mardi suivant ?
Et une nouvelle journée nationale de manifestations, l'extension des grèves avec occupation, des blocages de routes, des raffineries et de ports morts, la mise progressive de la France aux arrêts ?
L'ampleur des dernières manifestations, l'opiniâtreté du peuple en mouvement, sa colère débordant feront elles plier le monarque ?
C'est à vous d'en décider en vous joignant au mouvement !
JEAN LÉVY