PREMIÈRE MANIF : deux jeunes Val-de-Marnais libérés après 4 jours de détention
Le 30 mars 2023 :
Faire sa première manif, et finir en prison. C’est ce qui est arrivé à Sébastien, Joinvillais de 21 ans, et Pierre, Saint-Maurien de 23 ans, après une interpellation musclée. Les deux ont passé quatre jours en détention avant leur comparution ce lundi.
Jeudi 23 mars, entre la place de la Bastille et l’Opéra, Pierre et Sébastien font partie des centaines de milliers de personnes (800 000 selon la CGT, 119 000 selon le ministère de l’Intérieur) venues exprimer leur refus de la réforme des retraites. Ils sont avec cinq de leurs amis. Parmi le groupe de potes, Rachel, jeune étudiante infirmière, est une habituée des cortèges. “C’est moi qui ai lancé l’idée, je me sens coupable…”, se languit-elle ce lundi, alors que les magistrats délibèrent. Les deux compères, eux, sont des novices. “Sur les violences policières, Sébastien était très neutre. La preuve, à un moment, il avait même voulu faire l’armée ! Il avait dit qu’il allait à la manif pour voir qui tapait en premier“, commente Rachel.
Jet de bouteille contre un fourgon de police contre matraquage au sol
L’après-midi tire à sa fin lorsque le groupe se sépare, emporté par la foule. Rachel, Sébastien et Pierre restent ensemble, jusqu’à se retrouver bloqués sur la place de l’Opéra. Dans la nasse, une bombe lacrymogène explose à “cinq centimètres” du pied de Rachel. “J’ai ressenti une douleur intense au pied et j’étais assourdie”, raconte-t-elle.
La suite, ce sont Sébastien et Pierre qui la racontent lors de leur audience. “Après que Rachel a reçu la lacrymo, nous avons essayé de fuir. Nous étions entourés de policiers. Au bout d’une heure, on voit un premier convoi de fourgons de policiers partir, suivi d’un second. J’étais alcoolisé, et dans la cohue générale, j’ai lancé une bouteille contre un des camions, sans avoir l’intention de faire mal”, raconte Pierre à la barre.
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