CGT : « Sophie Binet a toujours coopéré avec les autres syndicats », un entretien avec Leila de Comarmond, journaliste aux « Échos »
Leïla de Comarmond, journaliste, experte des relations sociales, auteure du livre « Les vingt ans qui ont changé la CGT »
La succession de Philippe Martinez à la tête de la CGT devait se jouer entre Marie Buisson et Céline Verzeletti. C’est finalement Sophie Binet qui a été élue secrétaire générale du deuxième syndicat de France à l’issue d’un 53e congrès riche en rebondissements. A 41 ans, cette ancienne conseillère principale d’éducation, issue de l’Union générale des ingénieurs, cadres et techniciens (Ugict) rompt avec une longue tradition de dirigeants provenant de fédérations plus « emblématiques ».
Première femme à diriger l’organisation, elle s’est fait connaître pour ses positions écologistes et féministes. Leïla de Comarmond, journaliste au quotidien économique Les Echos et autrice du livre « Les vingt ans qui ont changé la CGT » (Denoël, 2013), analyse les retombées de ce congrès en période de mobilisation contre la réforme des retraites et les défis, notamment démocratiques et idéologiques, que la nouvelle numéro Un va devoir relever.
Vous avez suivi le 53ème congrès de la CGT. Comment Sophie Binet est-elle sortie du chapeau alors qu’on attendait Céline Verzeletti ou Marie Buisson pour succéder à Philippe Martinez ?
Leïla de Comarmond : On a l’habitude de parler du troisième homme, en l’occurrence c’était la troisième femme. Cela a été une surprise car ce qui se dessinait était un duel entre deux femmes, Marie Buisson, la candidate de Philippe Martinez, et Céline Verzeletti, de l’Union fédérale des syndicats de l’Etat, soutenue par les plus grandes fédérations de la CGT. Ni Marie Buisson ni Céline Verzeletti n’ont réussi à s’imposer, la première à deux voix près.
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