Julian ASSANGE : héros persécuté, journalisme en danger
Par Fabien Rives
Du 20 au 21 février, la Haute Cour d’Angleterre examinera la recevabilité de l’ultime appel de Julian Assange au Royaume-Uni pour empêcher son extradition vers les Etats-Unis – extradition pour laquelle le gouvernement britannique a donné son accord en juin 2022. Si son recours échoue, cet australien de 52 ans ne pourra plus compter que sur un éventuel ultime rempart : la Cour européenne des droits de l’homme. Rappel des principales étapes de sa persécution.
12 juillet 2007. Un hélicoptère américain patrouille au-dessus de Bagdad. Son équipage décide, avec une insouciance déconcertante, d’abattre une petite foule repérée comme cible. Bilan du raid : 18 civils tués dont deux journalistes. Trois ans plus tard, choquée par ce crime de guerre, une source militaire américaine fait fuiter la scène en question grâce à WikiLeaks. Le scandale est mondial. Quant à celui dont le travail a permis de mettre en lumière ce massacre, en diffusant le devenu célèbre clip « Collateral Murder », il encourt désormais jusqu’à 175 ans de prison aux Etats-Unis. Son nom ? Julian Assange. A l’heure où les griffes de l’administration américaine sont sur le point de se refermer sur ce héros de la liberté d’information, que retenir de son incroyable destin ?
WikiLeaks, une plateforme qui a changé le monde
C’est en 2006 que Julian Assange créé WikiLeaks : une plateforme sécurisée qui a permis à des lanceurs d’alerte du monde entier de transmettre anonymement des documents confidentiels témoignant de pratiques ou d’intentions peu avouables de la part de puissantes entités. Vous avez peut-être déjà entendu parler des « Guantánamo Files », « Iraq War Logs » ou encore « Afghan War Logs » ? Autant de dossiers accablants pour l’armée américaine dans lesquels ont été mis en lumière : des incarcérations d’innocents, des traitements cruels pratiqués dans la prison de Guantánamo (Cuba) après les attentats du 11 septembre 2001, des attaques indiscriminées de l’armée la plus puissante du monde contre des populations civiles en Irak et en Afghanistan ; ou encore les actes de torture qu’elle a perpétrés dans ces pays. Une esquisse de ces massacres avait d’ailleurs choqué l’opinion publique à travers le monde, à l’occasion de la diffusion en 2010 de la vidéo « Collateral Murder », évoquée plus haut.
Derrière toutes ces révélations : un ex-analyste militaire de l’armée américaine, Bradley Manning. Depuis les années 2010, c’est lui qui a fait fuiter une bonne partie des crimes de guerre commis par les Etats-Unis grâce au système de transmission cryptée offert par WikiLeaks.
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Du 20 au 21 février, la Haute Cour d'Angleterre examinera la recevabilité de l'ultime appel de Julian Assange au Royaume-Uni pour empêcher son extradition vers les Etats-Unis
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