GADGET : Questions attendues et com’ à gogo : à l’Assemblée le flop du « Attal show »
Par Hadrien Brachet
Pour la première fois, Gabriel Attal a répondu seul ce 3 avril pendant 45 minutes aux interpellations des députés. Loin de revivifier les traditionnelles « questions au gouvernement », le format n’a pas bouleversé les grosses ficelles de ces séances.
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C'est un vieil exercice, né sous Valéry Giscard d'Estaing, désormais en perte de vitesse. Longtemps au centre de l’attention politique, les « questions au gouvernement » organisées à l'Assemblée et au Sénat ont largement perdu de leur visibilité, concurrencées par les matinales radio et les chaînes d’infos où les membres du gouvernement peuvent à loisir faire leurs annonces, sans attendre de passer devant le parlement. Résultat : ces dernières années, les « QAG » se sont peu à peu transformées en un simple service après-vente pour le gouvernement, où les ministres débitent leurs éléments de langage, pendant que les élus calibrent leurs interventions pour les diffuser aussitôt sur les réseaux sociaux... Quand d'autres quittent l'hémicycle à peine après avoir montré le bout de leur nez. « Au bout de la première heure, je perds 50 % de députés, 50 % de membres du gouvernement et je perds 50 % de Français », soufflait sur RTL Yaël Braun-Pivet en octobre dernier, au moment (déjà) de proposer une réforme de leur fonctionnement.
Pour tenter de relancer la pratique, Gabriel Attal a inauguré ce 3 avril une formule inédite. Pendant 45 minutes, le Premier ministre a répondu seul aux questions des députés, sans ses collègues du gouvernement. Un format rejeté par la gauche, le Modem et Horizons mais soutenu par Renaissance, la droite et le Rassemblement national. Objectif : obliger le locataire de Matignon à ne pas se défausser sur ses ministres, de plus en plus réduits à un rôle de simples exécutants et dont les réponses ont donc souvent une portée limitée.
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