Il était une fois l’ethnocide de Sétif (Algérie) le 8 mai 1945 et les jours suivants
Par Ali Farid Belkadi
Le 8 mai 1945, l’Algérie alors française fêtait la victoire sur l’Allemagne nazie, à laquelle des milliers de soldats «indigènes» Algériens avaient participé. Ils étaient 150 000 au cours de la Deuxième Guerre mondiale 39-45. Parmi lesquels, 16 000 ont été tués ou portés disparus. Au cours au premier conflit mondial de 14-18 leur nombre s’élevait à 175 000 soldats, 26 000 avaient été tués ou portés disparus.
Oradour-sur-Glane
Il y a soixante-dix-neuf ans eut lieu l’ethnocide du 8 mai 1945 à Sétif, de même qu’à Guelma et à Kherrata les jours suivants. Ce massacre de populations civiles algériennes innocentes, c’est un peu l’histoire, un an plus tôt, du village d’Oradour-sur-Glane dans le Limousin (France). Sauf qu’à Sétif, Guelma, Kherrata et leur région la sinistre besogne s’est répétée une bonne centaine de fois, avec en prime les bombardements de l’aviation et de la marine de guerre françaises, durant quinze jours, pratiquement sans interruption. Une extermination systématique à caractère ethnique de tout ce qui vivait dans l’arrière-pays de vastes régions de l’Est algérien s’ensuivit, à l’abri du regard des troupes alliées (anglaises, américaines, canadiennes) qui venaient de sauver la France et les Français de la barbarie nazie.
Le tort des Algériens : ils voulurent fêter la fin de la Seconde Guerre mondiale en insérant des slogans qui exigeaient l’indépendance de leur pays. Bilan : plusieurs milliers de morts. La France, qui venait d’être délivrée du joug nazi, au nom du slogan Liberté-Egalité-Fraternité, n’admettait pas le droit pour les Algériens de disposer d’eux-mêmes.
Parmi les soldats alliés figuraient des dizaines de milliers de combattants algériens qui participèrent de leur chair et de leur sang à la libération de la France. Jusqu’à nos jours, des tombes jonchent par centaines les carrés des cimetières militaires de France. Ce sont celles des soldats algériens morts au champ d’honneur français pour la défense des valeurs de ce pays. Le soldat inconnu, dont on ravive si souvent la flamme sous l’Arc de triomphe des Champs-Elysées, à Paris, est peut-être l’un d’entre eux. Rappelons qu’Oradour-sur-Glane est un village de la Haute-Vienne (France) dont la population fut massacrée par les soldats allemands le 10 juillet 1944. Il y eut 642 victimes, dont 443 femmes ainsi que des enfants qui furent brûlés vifs dans une église.
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