LIBRE-ÉCHANGE ET PÉNURIES
Les syndicats des pharmaciens appellent donc à la grève le 30 mai prochain. Chose rarissime pour une profession qui fait quand même assez rarement parler d'elle. C'est que la situation devient dramatique sur le plan de l'accès aux médicaments. Les pénuries se multiplient, les pharmaciens passent de plus en plus de temps à chercher à renouveler leurs stocks de médicaments. Notons que dans le même temps on apprend qu'il y a des pénuries de pharmaciens. Il en manquerait près de 15000 sur tout le pays alors que le pays compte seulement 50000 pharmaciens, cela fait un très gros trou si je puis dire. On se retrouve comme dans le cas des médecins dans une absence totale de prévision à long terme de la part des pouvoirs publics qui semblent de moins en moins aptes à gérer correctement les affaires les plus courantes. Le dicton qui veut que gouverner, c'est prévoir, nous indique qu'effectivement la France n'est plus vraiment gouvernée depuis longtemps. La plupart des problèmes qui nous accablent étaient pourtant largement prévisibles et évitables.
La pénurie de médecins a été littéralement fabriquée par la puissance publique et les syndicats de médecins qui voulaient réduire sans arrêt le numerus clausus. Les conséquences nous les voyons aujourd'hui avec les déserts médicaux. Il en va de même avec les études pharmaceutiques. On savait très bien qu'on aurait un gros changement d'effectif avec l'arrivée des boomers à la retraite. Il fallait donc augmenter petit à petit le nombre d'étudiants dans le domaine, mais rien n'a été fait. On parle ici de problèmes qui étaient prévisibles il y a plusieurs décennies pourtant, pas d'une crise immédiate produite par un phénomène aléatoire. Cela en dit long sur le manque de réflexion à long terme du pays, mais nous en avons déjà parlé dans un texte précédent.
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