Apologie du TERRORISME : le Maccarthysme à la française – Par François Boulo
François Boulo est avocat et « gilet jaune »
Il y a comme un air nauséabond qui flotte dans l’air. C’est qu’il faudrait être sacrément aveugle pour ne pas s’inquiéter de la folie autoritaire dans laquelle sombre le pays. Si cette dynamique n’est pas nouvelle, les attaques du Hamas du 7 octobre 2023 et la réplique sanguinaire d’Israël à Gaza ont produit un franchissement de seuil dans la restriction des libertés publiques en France. Disons les termes. C’est une véritable chasse aux sorcières !
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Elle n’est pas si lointaine l’époque où chacun pouvait (relativement) librement exprimer son opinion sur le conflit israélo-palestinien, où, suivant une tradition historique, les personnes attachées au respect des droits de l’Homme pouvaient protester contre le traitement inhumain infligé aux Palestiniens. Ce temps est désormais révolu.
« Est-ce que vous condamnez le Hamas » ?
Aujourd’hui, c’est toute une classe dominante qui, comme un seul homme, s’est mise en tête d’excommunier toute parole qui s’écarterait même minimalement des seuls mots d’ordre autorisés – « soutien inconditionnel à Israël » ou « droit d’Israël à se défendre » – ou toute personne qui refuserait de répondre par l’affirmative à la seule question qui vaille, semble-t-il, d’être posée : « Est-ce que vous condamnez le Hamas ? ».
Malgré ce climat d’inquisition, de nombreuses voix se sont courageusement élevées dans le pays pour dénoncer la violation par Israël du droit international, ainsi que le risque génocidaire à Gaza (actuellement soumis à l’appréciation de la Cour internationale de Justice des Nations Unies). Sauf erreur, aucune de ces personnalités n’a justifié les ignobles exactions commises par le Hamas le 7 octobre 2023, chacune a reconnu qu’il s’agissait d’actes barbares touchant principalement des civils, femmes et enfants, et chacune a exprimé sa solidarité avec toutes les victimes et leurs proches.
Mais (oui, il y a un « mais »), la légitime compassion envers les victimes israéliennes ne saurait valoir blanc-seing à la riposte du gouvernement de Netanyahou pour massacrer impunément et par dizaines de milliers les habitants de Gaza, tout aussi innocents. Ils ne sont pas des « dommages collatéraux », mais des êtres humains faits de chair et de sang à qui on ôte tout aussi sauvagement la vie. Il n’y a pas de tri à faire dans l’horreur.
Deux poids, deux mesures
C’est au nom de l’humanisme et du principe (simple) selon lequel toutes les vies se valent – qu’elles soient israéliennes ou palestiniennes – que des militants et responsables politiques ont dénoncé les crimes de guerre commis par Israël.
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