L’OR ET LE MARBRE [sur le blog de Descartes]
Dans chaque grande gare parisienne, on trouve un monument plus ou moins discret, auquel les passants trop pressés ne consacrent souvent qu’un regard. Beaucoup de passagers seraient d’ailleurs incapables d’indiquer dans quel endroit dans la gare qu’ils arpentent deux fois par jour ce monument se trouve. Il s’agit, vous l’aurez compris, du monument rendant hommage aux cheminots morts pour la France dans l’exercice de leur métier.
Sur le monument érigé Gare de l’Est, à côté des écritures rappelant que c’est de là que sont partis de très nombreux combattants de la première guerre mondiale, que c’est par le réseau de l’Est qu’ont transité de nombreux convois transportant les déportés vers leur terrible destin, on trouve une plaque rappelant un évènement oublié. On peut y lire l’inscription suivante : « En souvenir du retour des prisonniers de guerre et déportés politiques ; en hommage aux cheminots de France qui, par leur ardeur au travail et leur dévouement, rendirent possible le retour rapide dans leur Patrie de centaines de milliers de Français ».
L’hommage est largement mérité. Il n’a pas dû être simple dans le chaos de l’époque de mener à bien, alors que le réseau ferroviaire français et allemand avait été fortement endommagé, que le matériel roulant était à bout de souffle, que toute sorte bombes non explosées se trouvaient encore dans les emprises ferroviaires, d’organiser le transport depuis l’Allemagne de centaines de milliers d’êtres humains. Cela fait du bien de voir que dans notre pays où l’on a maintenant l’habitude de râler à tout propos et hors de propos, quelqu’un ait pensé à rendre hommage « à l’ardeur au travail et au dévouement » d’une corporation dont on peut dire, pour utiliser l’expression consacrée, qu’elle a bien mérité de la Patrie.
POURSUIVRE LA LECTURE :
Dans chaque grande gare parisienne, on trouve un monument plus ou moins discret, auquel les passants trop pressés ne consacrent souvent qu'un regard. Beaucoup de passagers seraient d'ailleurs ...