La VICTOIRE du RN est possible, même probable à terme. Et alors, ça change quoi ? – Par Gilles Questiaux
La victoire du RN paraît de plus en plus probable, et si elle n’a pas lieu le 7 juillet prochain, ou si ayant eu lieu elle est annulée par un stratagème politique quelconque (un coup d'État présidentiel par exemple, suite à des troubles et des provocations violentes) elle ne serait que partie remise.
Il faut avouer que les futurs vainqueurs paraissent plus embarrassés que triomphants à la perspective de ce changement radical de rôle. Ils ne sont pas très bien préparés pour représenter les classes dominantes de ce pays. Mais ils vont s’y atteler avec l’enthousiasme des néophytes.
Autrefois le projet de l’extrême-droite pour lequel la bourgeoisie conservatrice ou libérale lui concédait parfois le pouvoir était simple : mettre au pas la classe ouvrière par la répression, et persécuter des boucs émissaires - à l'époque, les juifs - pour gérer le mécontentement populaire contre le capital. Si on met de côté le cas emblématique mais tout de même particulier où l’extrême droite était la manifestation d’un projet de guerre impérialiste de la bourgeoisie nationale dirigé contre des pays étrangers et des territoires à coloniser, comme les fascisme et nazisme étymologiques.
L’extrême-droite sans visée de conquête à usage interne la plus typique, c’est l’espagnole de Franco. Elle ramassait de tout, des catholiques intégristes, des démocrates-chrétiens, des fascistes, des monarchistes, des régiments marocains, et le patronat moderniste de Catalogne – jusqu’au surréalisme version Salvador Dali. … elle n’avait de cohérence idéologique que dans sa haine viscérale de la classe ouvrière et des groupes politiques qu’elle avait créés, socialistes, anarchistes, communistes. Pas même dans le nationalisme et la religion. Quand les partis qu’elle avait déclarés comme ses ennemis mortels s’affranchirent de leur lien organique avec la classe ouvrière, ils devinrent tolérables, et les forces qui avaient soutenu le franquisme acceptèrent et organisèrent le retour à la démocratie libérale et l’intégration européenne.
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