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Débarquement de Normandie : 60% des Français croient que les États-Unis, et non l'URSS, ont vaincu l'Allemagne
À l'occasion du 80e anniversaire du Débarquement de Normandie, l'IFOP et Fiducial ont publié un sondage reflétant le regard des Français sur les alliés du pays, et des interprétations historiques désormais biaisées. 69% des Français sondés estiment de surcroît que la Russie contemporaine est une menace pour leur pays.
Le sondage Ifop/Fiducial pour Sud Radio rendu public le 6 juin, jour du 80e anniversaire du Débarquement de Normandie, reflète le regard des Français sur les alliés du pays à travers l’histoire.
60% des Français sondés pensent aujourd'hui que ce sont les États-Unis qui ont défait l’Allemagne en 1945. Seulement 25% des personnes interrogées estiment que l’URSS est la nation ayant le plus contribué à la chute du Troisième Reich et 15% la Grande-Bretagne. En mai 1945, 57% des Français attribuaient à l’Union soviétique la responsabilité de la défaite nazie.
39% des personnes sondées pensent que Washington cherchait alors à protéger ses intérêts (contre 55% en 2014), 27% à défendre les pays menacés par l’Allemagne et 18% à rétablir la paix dans le monde.
69% des Français sondés estiment que la Russie est une menace
Évoquant la situation contemporaine, le sondage indique que 75% des personnes interrogées estiment que l’Allemagne est à l’heure actuelle l’allié le plus sûr de la France, devant la Grande-Bretagne (71%) et les États-Unis (68%). Seulement 8% de celles-ci considèrent désormais la Russie comme un allié sûr.
Inversement, la Russie est perçue comme «la plus grande menace» pour la sécurité de la France pour 69% des personnes sondées, devant la Chine (27%) et l’Iran (26%).
La publication de cette étude intervient aussi alors que les relations entre Paris et Moscou sont au plus bas. Emmanuel Macron qui, depuis plusieurs mois, refuse d'écarter l'idée d'un envoi de troupes occidentales en Ukraine, a choisi d'inviter Volodymyr Zelensky aux célébrations du 80e anniversaire du Débarquement.
«La France se rappelle-t-elle que c'est Staline qui a voulu sa présence à la capitulation allemande ?»
Moscou n'a eu de cesse depuis 2014 et le coup d'État du Maïdan, de dénoncer la glorification, à l'heure actuelle, en Ukraine, des nationalistes ayant collaboré avec l'Allemagne nazie.
La fierté de la victoire sur l'Allemagne et la prise de Berlin en mai 1945 sont au cœur de l'identité de la Russie contemporaine, qui a nommé la Seconde Guerre mondiale la Grande guerre patriotique. Elle a coûté près de 27 millions de morts à l'Union soviétique.
Le 5 juin au soir, en marge du Forum économique de Saint-Pétersbourg, Vladimir Poutine déclarait quant à lui : «Nous avons toujours respecté la France, nous nous souvenons toujours des aviateurs de l'escadrille Normandie-Niemen, composée de volontaires français qui ont combattu dans l'armée de l'air soviétique». «La France se rappelle-t-elle que c'est Staline qui a voulu sa présence à la capitulation allemande?», a enfin questionné le président russe, rappelant que ni les États-Unis ni la Grande-Bretagne ne jugeaient à l'époque utile de la convier du côté des vainqueurs.
PT