La CONFÉRENCE dite « de paix sur l'Ukraine » en Suisse : Un «fiasco complet» selon Le Kremlin
La conférence dite «de paix sur l'Ukraine», qui a réuni les 15 et 16 juin en Suisse plus de 90 pays, en l'absence de la Russie et de la Chine, a abouti à «zéro» résultat, a fait remarquer le Kremlin.
«Si on parle des résultats de cette rencontre, ils sont proches de zéro», a déclaré à la presse le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, ce 17 juin. Le porte-parole du Kremlin a estimé que de nombreux participants avaient compris «qu'aucune discussion sérieuse» n'avait «d'avenir sans la présence de la Russie».
Une déclaration a été adoptée par 80 pays le 16 juin. Le texte réaffirme «les principes de souveraineté, d'indépendance et d'intégrité territoriale de tous les États, y compris l'Ukraine» et dénonce «la militarisation de la sécurité alimentaire», avant d'appeler à sécuriser toute menace nucléaire (en restituant à l’Ukraine la centrale de Zaporojié et en écartant l'utilisation d'armes nucléaires) et au retour des enfants ukrainiens déplacés.
«Nous pensons que parvenir à la paix nécessite l'implication et le dialogue entre toutes les parties», concède toutefois le document. Avant le sommet, la Chine avait décliné de participer en raison de l’absence de la Russie. Et durant celui-ci, plusieurs voix se sont faites entendre, notamment de la Turquie, regrettant aussi cette absence de Moscou.
Un «fiasco complet», selon Zakharova
«À Kiev et dans les capitales occidentales, ils se sont efforcés de le présenter comme un événement d’ampleur quasi universelle. Cependant, en réalité, un tel désir de faire passer un vœu pieux s'est avéré un fiasco complet», a de son côté dénoncé la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova, sur Telegram.
«Malgré les tentatives de Zelensky et de ses hôtes anglo-saxons, près de la moitié des 160 invités ont refusé de se lancer dans le tourisme politique», a-t-elle ajouté, soulignant l’absence d’enthousiasme des «pays du sud» : «beaucoup d’entre eux, malgré le chantage, les menaces pures et les stratagèmes frauduleux, ont fait preuve de résilience, n’ont pas succombé aux fortes pressions et ont ignoré les supplications persistantes de se rendre dans les Alpes».
Le texte final n’a pas reçu le soutien de l'Inde, de l'Arabie Saoudite et des Émirats arabes unis, réputés proches partenaires économiques de Moscou. A ceux-ci se sont ajoutés l’Arménie, l'État de Bahreïn, le Vatican, la Libye, le Mexique, l’Arabie saoudite et la Thaïlande, mais aussi la Jordanie et l'Irak, qui se sont retirés plus tard dans la soirée du 16 juin, à la suite d'une erreur.
Kuleba concède que les pays du sud se prononcent en faveur d'un compromis
Le ministre des Affaires étrangères, Dmitro Kuleba, a concédé que plusieurs pays avaient exprimé une vision différente du conflit: «Hier, des voix se sont élevées parmi les pays du Sud pour parler de compromis difficiles qui doivent être trouvés. Ce n’est pas le langage que nous entendons de la part des partenaires occidentaux», a-t-il rapporté.
Aussi a-t-il jugé «évident» que «les deux parties sont nécessaires pour mettre fin à la guerre», avant toutefois de faire valoir: «notre travail consiste à faire en sorte que l'Ukraine soit dans la position la plus forte à ce moment-là».
Moscou ouvert aux discussions «sérieuses et substantielles»
Selon Peskov, le président russe reste «toujours ouvert au dialogue et à des discussions sérieuses et substantielles».
Le 14 juin, à la veille de l’ouverture de cette conférence, Vladimir Poutine avait déclaré que les autorités russes étaient prêtes à entamer des négociations avec l’Ukraine dès lors que celle-ci retirerait ses troupes des Républiques populaires de Donetsk (RPD) et de Lougansk (RPL) ainsi que des régions de Zaporojié et de Kherson, et accepterait d’opter pour un «statut neutre – non aligné, non nucléaire», mais aussi pour une «démilitarisation» et une «dénazification», et une levée des sanctions contre la Russie.
Une proposition rejetée dans la foulée par Volodymyr Zelensky, qui a fustigé un «ultimatum» à la «Hitler». La Russie et ses dirigeants «ne sont pas prêts à une paix juste», a-t-il accusé ce 16 juin lors d’une conférence de presse à l'issue du sommet. Moscou peut négocier la paix «demain, si elle se retire de notre territoire», a insisté Zelensky.
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré qu'il devrait «réfléchir» à la proposition du président russe, assurant qu'il ne s'agissait pas d'un «ultimatum» mais «d'une initiative de paix qui tient compte des réalités du terrain».
PT
Sommet sur l'UKRAINE en Suisse : la déclaration appelle à associer la Russie
80 pays réunis au sommet sur l’Ukraine en Suisse ont réitéré leur soutien à l'indépendance et la souveraineté territoriale de Kiev, tout en reconnaissant que la Russie devra être partie prenante des discussions pour arriver à la paix.
Plusieurs puissances, et non des moindres ont refusé de signer la déclaration commune.
La question de «comment et quand impliquer la Russie» reste ouverte, a reconnu la présidente de la Confédération helvétique et hôte du sommet «sur la paix», Viola Amherd, le 16 juin.
80 pays ont signé la déclaration commune, et les principaux alliés occidentaux de Kiev n'ont pas varié d'un iota leur ligne, mais rien ne semble concret. Le texte réaffirme «les principes de souveraineté, d'indépendance et d'intégrité territoriale de tous les États, y compris l'Ukraine». Il dénonce « la militarisation de la sécurité alimentaire» avant d'appeler à sécuriser toute menace nucléaire (en restituant à l’Ukraine la centrale de Zaporojié et en écartant l'utilisation d'armes nucléaires) ainsi que le retour des enfants ukrainiens déplacés.
«Nous pensons que parvenir à la paix nécessite l'implication et le dialogue entre toutes les parties », concède toutefois le document. «Nous avons donc décidé de prendre des mesures concrètes à l'avenir dans les domaines mentionnés ci-dessus avec un engagement accru des représentants de toutes les parties», poursuit-il.
Le ministre suisse des Affaires étrangères Ignacio Cassis a estimé qu'aucun des points discutés lors de la conférence ne pourrait être résolu sans la Russie, et que les thèmes avaient été choisis parce qu'ils répondaient également, selon lui, aux intérêts de Moscou.
Kuleba concède que la présence de la Russie est nécessaire pour la paix
«L’idée est que le prochain sommet devrait marquer la fin de la guerre. Et bien sûr, nous avons également besoin de l’autre partie à la table des négociations», a déclaré à la presse le chef de la diplomatie ukrainienne Dmitro Kuleba.
«Il est évident que les deux parties sont nécessaires pour mettre fin à la guerre, notre travail consiste à faire en sorte que l'Ukraine soit dans la position la plus forte à ce moment-là», a-t-il précisé, affirmant que l’Ukraine comprenait «parfaitement que le moment viendra où il sera nécessaire de parler à la Russie».
Le ministre a de surcroît admis que plusieurs pays avaient exprimé une vision différente du conflit: « Hier, des voix se sont élevées parmi les pays du Sud pour parler de compromis difficiles qui doivent être trouvés. Ce n’est pas le langage que nous entendons de la part des partenaires occidentaux», a-t-il rapporté.
Les membres des BRICS montrent leur désaccord
Hier, la Turquie, pourtant signataire, avait émis des réserves : «Je dois également noter que ce sommet aurait été davantage axé sur les résultats si l’autre partie au conflit – la Russie – était présente dans la salle», avait déclaré le chef de la diplomatie turque, Hakan Fidan.
Plus encore, plusieurs puissances ont refusé de signer le texte. Notamment les membres des BRICS présents : le Brésil, l'Inde, les Émirats Arabes Unis. A ceux-ci s’ajoutent l’Arménie, l'État de Bahreïn, le Vatican, la Libye, le Mexique, l’Arabie saoudite et la Thaïlande, mais aussi la Jordanie et l'Irak, qui ont retirés plus tard dans la soirée, à la suite d'une erreur. La Chine avait choisi de ne pas participer au sommet parce que Moscou en était absent.
La veille, le président ukrainien avait exprimé l'espoir de fédérer la communauté internationale autour d'une proposition de paix qu'il pourrait éventuellement présenter à Moscou. La Russie et ses dirigeants «ne sont pas prêts à une paix juste», a-t-il accusé ce 16 juin lors d’une conférence de presse à l'issue du sommet. Moscou peut négocier la paix «demain, si elle se retire de notre territoire», a insisté Zelensky.
Poutine avait prévenu qu’il refuserait tout «ultimatum»
Ce sommet intervient alors que Kiev est en difficulté sur le front. Depuis plusieurs mois, Moscou qualifie cette conférence en Suisse d’«impasse». «Le sens de cet événement est clair : rassembler autant de pays que possible, puis déclarer que tout est convenu, ensuite présenter cela à la Russie comme une question déjà résolue, comme un ultimatum», avait déclaré Vladimir Poutine lors d’une visite officielle en Chine à la mi-mai.
Le 14 juin, à la veille de l’ouverture de cette conférence, Vladimir Poutine a déclaré que les autorités russes étaient prêtes à entamer des négociations avec l’Ukraine dès lors que celle-ci retirerait ses troupes des Républiques populaires de Donetsk (RPD) et de Lougansk (RPL) ainsi que des régions de Zaporojié et de Kherson, et accepterait d’opter pour un «statut neutre – non aligné, non nucléaire», mais aussi une «démilitarisation» et une «dénazification», et une levée des sanctions contre la Russie.
Une proposition rejetée dans la foulée par Volodymyr Zelensky, qui a fustigé un «ultimatum» à la «Hitler».
Le 16 juin, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré que l'Ukraine devrait «réfléchir» à la proposition du président russe, assurant qu'il ne s'agissait pas d'un «ultimatum» mais «d'une initiative de paix qui tient compte des réalités du terrain».
PT
******
Conflit en Ukraine : Poutine appelle à tourner une «page tragique de l’histoire»
Lors d’un discours au ministère des Affaires étrangères le 14 juin, le président russe a présenté les conditions préalables à une paix avec l’Ukraine. Vladimir Poutine s’est déclaré prêt à entamer des négociations dès lors que Kiev aura retiré ses forces des territoires des régions de la RPD, de la RPL, de Kherson ainsi que de Zaporojié.
«Nous appelons à tourner cette page tragique de l’histoire et, aussi difficile que ce soit, à commencer progressivement – étape par étape – à rétablir des relations de confiance et de bon voisinage entre la Russie et l’Ukraine et de manière générale en Europe.»
Dans un discours devant les cadres du ministère russe des Affaires étrangères, Vladimir Poutine a déclaré que les autorités russes étaient prêtes «à entamer des négociations» avec l’Ukraine dès lors que celle-ci aura procédé à un «retrait complet de ses troupes des Républiques populaires de Donetsk (RPD) et de Lougansk (RPL), des régions de Zaporojié et de Kerson, et lancera réellement ce processus».
Kiev doit également accepter les positions de principes de Moscou, à savoir «le statut neutre – non aligné, non nucléaire – de l’Ukraine, sa démilitarisation et sa dénazification», a précisé le président russe. À ces critères, annoncés lors du déclenchement de l’offensive russe, s’ajoutent «la garantie des droits et des libertés» des citoyens russophones et la «prise en compte des nouvelles réalités territoriales», à savoir la reconnaissance de la Crimée et des Républiques populaires de Donetsk et de Lougansk, des régions de Kerson et de Zaporojié comme parties intégrantes de la Russie.
«Il ne s’agit pas d’un gel du conflit, mais de sa fin définitive»
«Tous ces principes de bases doivent être entérinés sous la forme d’accords internationaux fondamentaux», a stipulé le président russe. «Cela implique naturellement la levée de toutes les sanctions occidentales contre la Russie», a-t-il ajouté. L’ «essence» de cette proposition, a souligné Vladimir Poutine, «n’est pas une trêve temporaire ou un cessez-le-feu comme le veut l’Occident» afin de réarmer les forces ukrainiennes. «Je le répète, il ne s’agit pas d’un gel du conflit, mais de sa fin définitive», a-t-il insisté.
Plus tôt, lors de son intervention, Vladimir Poutine avait réitéré que la Russie avait jusqu’au déclenchement de son offensive en février 2022 espéré que le conflit ukrainien serait résolu de manière pacifique, ajoutant que toutes les propositions russes avaient été rejetées.
«La Russie n’a pas déclenché la guerre», a souligné le président russe. «C’est le régime de Kiev qui, après que les habitants d’une partie de l’Ukraine, conformément au droit international, ont déclaré leur indépendance, a lancé les hostilités et les poursuivent : c’est ça l’agression !», a-t-il poursuivi, ajoutant que Moscou espérait que «les intérêts et les exigences légitimes» du Donbass, le «statut spécial de ces régions et les droits fondamentaux» de ses habitants soient inscrits dans la constitution ukrainienne «sans violer l’unité territoriale de l’Ukraine».
PT