Y a-t-il un « GUANTANAMO » à l'israélienne ?
« Nus », « yeux bandés » et « attachés à leurs lits »... Un médecin alerte sur les conditions de détention de prisonniers palestiniens dans une prison israélienne
Selon plusieurs ONG de défense des droits de l’homme, le camp de prisonniers palestiniens de Sde Teiman, dans le désert du Néguev, est comparé à Guantanamo. Un médecin, qui a pu s’y rendre quelques semaines après le début de la guerre entre Israël et le Hamas, raconte ce qu'il a vu.
Les yeux bandés, les mains entravées, des opérations chirurgicales sans anesthésie… Y a-t-il un Guantanamo à l’israélienne ? Voici le témoignage rare et anonyme d’un médecin qui a pu se rendre à l’intérieur de la base militaire de Sde Teiman, située à 30 kilomètres de Gaza, au milieu du désert du Néguev. Il affirme que "les détenus n’y sont pas traités comme des êtres humains" et dit "souhaiter sa fermeture". "Je ne pense pas que des tentes dans le désert qui servent d’hôpital puissent exister dans un pays occidental en 2024".
Ce médecin israélien est entré dans ce camp militaire, à la demande de l’armée. Il découvre alors une base séparée en deux espaces : un centre de détention et un hôpital de campagne. C’est là qu’il soigne un patient gravement blessé par balle. "Les patients n’ont pas de noms. Ils sont disposés sur deux rangées. Il y a entre 15 et 20 détenus. Ils sont tous attachés et restent allongés sur des lits. Ils ne peuvent pas bouger. Ils ont les yeux bandés. Ils sont nus. Ils portent des couches", décrit-il.
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Des SOLDATS ISRAÉLIENS mettent en scène leurs EXACTIONS À GAZA dans des vidéos-chocs qui prolifèrent sur les réseaux sociaux
Depuis le 7 octobre, des militaires israéliens publient sur Instagram ou TikTok des photos et vidéos de destructions, de provocations ou d'humiliations dans l'enclave palestinienne. L'armée israélienne assure qu'il s'agit d'"incidents exceptionnels" et que "le problème est traité en conséquence".
Un soldat israélien ouvre un livre devant une étagère en feu de la bibliothèque de l'université Al-Aqsa à Gaza. Un autre jette un Coran au milieu des flammes dans une mosquée de Rafah. Un militaire de Tsahal se filme dans un immeuble en ruines en disant aux habitants de l'enclave palestinienne : "Vous allez souffrir à chaque seconde pour ce que vous nous avez fait... Vous allez mourir."
Depuis le 7 octobre et le début de l'offensive israélienne dans la bande de Gaza en représailles aux attaques meurtrières du Hamas, ce type d'images prolifère sur les réseaux sociaux. Elles ont été prises et postées par les soldats eux-mêmes. Certaines ont parfois été vues des millions de fois et ont pour la plupart été repérées par le journaliste palestinien Younis Tirawi, contributeur auprès de l'ONG Bellingcat, spécialisée dans les enquêtes en open source.
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