Le Parlement israélien vote massivement contre la reconnaissance d'un État palestinien
À 68 voix contre 9 , le Parlement israélien a massivement voté une résolution rejetant la reconnaissance de l'État palestinien. Benny Gantz, pourtant opposé à Benjamin Netanyahou, a également voté pour. Pour rappel, 146 des 193 pays membres de l’Organisation des Nations unies reconnaissent officiellement l’État de Palestine.
«L'établissement d'un État palestinien au cœur de la Terre d'Israël poserait un danger existentiel pour l'État d'Israël», affirme la résolution massivement approuvée à la Knesset dans la soirée du 17 juillet par 68 voix contre 9.
La Knesset s'est ainsi opposée majoritairement à la création d'un État palestinien. La résolution a reçu un large soutien, incluant des partis de la coalition de Benjamin Netanyahou, des partis d'opposition de droite, et même le parti centriste de Benny Gantz, pourtant opposé à la politique du Premier ministre. Seuls le Parti travailliste israélien, Ra'am (parti de la minorité arabe d'Israël) et Hadash-Ta'al (coalition de deux partis arabo-juifs) s'y sont opposés.
Cette résolution intervient quelques jours avant le déplacement de Benjamin Netanyahou aux États-Unis, où le Premier ministre doit notamment s'adresser au Congrès et rencontrer Joe Biden. Sa visite pourrait toutefois être ajournée en raison de l'état de santé du président américain, qui a contracté le Covid.
Pour Macron, ce n'est pas le bon moment
Ce vote à la Knesset s'inscrit également dans un contexte plus large, avec la récente reconnaissance de plusieurs pays européens de l'État de Palestine. Après plusieurs mois de tergiversations, les gouvernements norvégien, espagnol et irlandais ont annoncé conjointement la reconnaissance d'un État palestinien le 28 mai dernier. Une décision qui avait provoqué l'ire de l'État hébreu.
Pour le ministre israélien des Affaires étrangères, la reconnaissance de l'État palestinien «envoie un message aux Palestiniens et au monde : le terrorisme paie». Dans la foulée, le chef de la diplomatie israélienne Israël Katz avait également annoncé avoir «décidé de couper le lien entre la représentation espagnole en Israël et les Palestiniens», et d'interdire au consulat espagnol à Jérusalem de fournir des services aux Palestiniens de Cisjordanie.
Avec l’annonce de l’Espagne, l’Irlande et la Norvège, 146 des 193 pays membres de l’Organisation des Nations unies reconnaissent officiellement l’État de Palestine. On retrouve notamment la quasi-totalité des pays africains et des États sud-américains, mais aussi ceux du continent asiatique et les puissances internationales telles que la Russie, la Chine ou encore l'Inde.
Sur le Vieux Continent, la France reste à la peine sur ce sujet. Emmanuel Macron avait ainsi déclaré le 28 mai : «Il n'y a pas de tabou pour la France et je suis totalement prêt à reconnaître un État palestinien mais [...] je considère que cette reconnaissance doit arriver à un moment utile.» La France insoumise a fait de ce sujet un élément central de sa campagne aux européennes du 9 juin dernier.
PT