VENEZUELA : analyse des résultats de l'élection présidentielle - Par Romain Migus [vidéo]
Le 29 juillet 2024
Les vénézuéliens ont voté et ont décidé de reconduire pour 6 ans Nicolas Maduro à la tête de l'État. La victoire de la Révolution bolivarienne dans le pays qui possède les plus grandes réserves de pétrole au monde fait bondir le camp occidental. Les sujets des USA crient à la fraude électorale.
Qu'en est-il ?
Le journaliste Romain MIGUS nous livre son analyse à chaud.
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Victoire de Nicolas Maduro contre l’extrême droite et l’internationale médiatique.
Dès le début on a senti une forte affluence des électeurs/trices aux présidentielles du 28 juillet, qui opposent le programme socialiste du président sortant Nicolás Maduro au programme de privatisations « à la Milei » de l’extrême droitier Edmundo Gonzalez. A midi, deux «exit polls» de firmes privées donnent une avance d’au moins 10 points à Nicolás Maduro : la vénézuélienne Hinterlaces et l’états-unienne Lewis and Thompson (Miami). Une troisième firme privée (CMIDE 50.1), relayée par l’ex-président Rafael Correa, donne à peu près le même écart.
Plus de mille observateurs internationaux sont présents : de l’espagnol Rodriguez Zapatero, l’envoyé spécial de Lula – Celso Amorim, Roland Lumumba, le fils de Nelson Mandela, l’ex-président hondurien Mel Zelaya, la Chine, l’Union Africaine, mais aussi et surtout des organismes électoraux professionnels (CEELA, Centre Carter, ONU, etc…) et de très nombreux journalistes, intellectuels comme Ignacio Ramonet, Atilio Boron ou Irene Leon, des partis de gauche et mouvements sociaux du monde entier, comme le Mouvement des Sans Terre du Brésil. Vers minuit, le suspense prend fin, lorsque le Centre National Électoral rend public son premier bulletin avec 80% des voix comptées, et une tendance irréversible. Nicolas Maduro est vainqueur avec 51,2%, face à Edmundo González – 44,2%.
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Venezuela: le Kremlin appelle l'opposition à accepter sa défaite, et les pays tiers à éviter toute ingérence
L'opposition vénézuélienne ne veut pas accepter la défaite, mais elle doit le faire et féliciter le vainqueur des élections Nicolas Maduro, a déclaré le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, le 30 juillet, mettant aussi en garde contre les ingérences de pays tiers.
«Nous voyons que l'opposition ne veut pas accepter sa défaite, même si nous pensons qu'elle devrait le faire et féliciter les vainqueurs de ces élections», a déclaré ce 30 juillet à la presse le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov.
«Bien sûr, il est très important que ces tentatives visant à bouleverser la situation au Venezuela ne soient pas alimentées par des pays tiers, des tiers, et que le Venezuela soit libre de toute ingérence extérieure», a ensuite souligné Peskov.
Ces propos interviennent dans la foulée d’émeutes, le 29 juillet au soir, à travers le Venezuela, au lendemain de la victoire de Nicolas Maduro, réélu président du pays. Les autorités ont fait état de plus de 20 victimes militaires et d'au moins 15 personnes arrêtées pour actes de vandalisme et actions déstabilisatrices.
Le gouvernement vénézuélien a par ailleurs dénoncé l'ingérence d'un certain nombre de pays dans les élections, annonçant rappeler sept de ses ambassadeurs.
Maduro fustige des «révolutions de couleur»
Le président vénézuélien Nicolas Maduro a comparé les manifestations dans le pays à des «révolutions de couleur».
Maria Corina Machado, à la tête de l’opposition, a assuré le 29 juillet au soir que celle-ci prouverait la victoire de son candidat, Edmundo Gonzalez Urrutia. Selon elle, le candidat défait aurait en réalité obtenu 6,27 millions de voix, contre 2,7 pour Maduro.
Selon le Conseil national électoral vénézuélien, Maduro a été réélu pour un troisième mandat consécutif de six ans avec 51,2% des suffrages et 5,15 millions de voix, Urrutia obtenant quant à lui 44,2% des suffrages et 4,5 millions de voix.
Caracas rappelle sept ambassadeurs
La pression internationale se fait aussi sentir : les autorités de l'Uruguay, de l'Argentine, du Costa Rica, de l'Équateur, du Guatemala, du Pérou, de la République dominicaine, du Panama et du Paraguay ont exigé la révision des résultats des élections.
«La fraude commise par Nicolas Maduro n'est rien d'autre qu'une victoire à la Pyrrhus. Il a peut-être gagné la bataille. Mais le plus important est que les lions vénézuéliens se sont réveillés. Tôt ou tard, le socialisme prendra fin», a déclaré le président argentin Javier Milei dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, s'adressant «au peuple héroïque du Venezuela».
Les États-Unis, quant à eux, ont affirmé «craindre que le résultat annoncé ne reflète pas la volonté du peuple». L’UE, via le chef de sa diplomatie Josep Borrel, a appelé à une «transparence totale».
Les autorités vénézuéliennes ont annoncé rappeler ses diplomates de sept pays d'Amérique latine n'ayant pas reconnu les résultats des élections, dénonçant «les principes idéologiques les plus odieux du fascisme international et qui refusent de reconnaître les résultats des élections du 28 juillet 2024», a déclaré Caracas dans un communiqué.
Le Venezuela, visé par des sanctions occidentales, notamment depuis la réélection de Maduro en 2018, est exsangue : son PIB a été réduit de 80% en dix ans. Caracas fustige le «blocus criminel» de Washington.
PT