AFRIQUE - INGÉRENCE UKRAINIENNE AU SAHEL : nos informations
Le 10 août 2024
Ingérence de Kiev au Mali : Bamako ordonne à l’ambassadrice suédoise de quitter le pays
L’ambassadrice de Suède au Mali Kristina Kühnel, déclarée persona non grata par Bamako, a été sommée le 9 août de quitter le pays «dans les 72 heures» par le gouvernement de transition de la République du Mali. Cette décision fait suite à des déclarations de la Suède en relation avec l’ingérence ukrainienne dans le pays sahélien.
Le Mali a ordonné le 9 août à l'ambassadrice de Suède Kristina Kühnel de quitter le territoire sous 72 heures à la suite d'une déclaration d'un ministre suédois sur le soutien du Mali à la Russie, a annoncé le ministère malien des Affaires étrangères.
«Le gouvernement de transition de la République du Mali annonce sa décision invitant Son Excellence Mme Kristina Kühnel, Ambassadrice du Royaume de Suède à Bamako à quitter le territoire national dans les 72 heures, suite aux propos trompeurs et hostiles tenus sur les réseaux sociaux par Johan Forssell, ministre suédois de la Coopération internationale au développement et du Commerce extérieur», lit-on notamment dans un communiqué de la diplomatie malienne.
Le ministre suédois Johan Forssell avait en effet critiqué un présumé «soutien» du Mali à la Russie dans le conflit l'opposant à l’Ukraine, repostant un message qui annonçait la rupture des relations entre Bamako et Kiev. «Le gouvernement a donc décidé de progressivement mettre fin à la stratégie d'aide bilatérale de la Suède au Mali en 2024», avait-il écrit le 7 août sur X.
Le gouvernement de transition malien avait annoncé le 5 août rompre ses relations diplomatiques avec l’Ukraine, après qu'un porte-parole de son renseignement militaire a déclaré que ses agents avaient soutenus les insurgés quelques jours après une embuscade mortelle dans le nord du pays. Bamako avait fustigé une «agression flagrante», estimant que les actions de Kiev «violent la souveraineté du Mali», «dépassent le cadre de l’ingérence étrangère».
Grave ingérence ukrainienne
Le 27 juillet dernier, un groupe d’assaut des forces de sécurité maliennes, accompagnées de soldats russes du groupe Wagner, avait effectivement été pris en effet en embuscade par des insurgés touaregs à proximité de Tin Zaouatine, près de la frontière avec l’Algérie.
Au lendemain de l’annonce par Wagner des pertes subies dans des combats au nord du Mali, le porte-parole du renseignement militaire ukrainien (GUR) avait déclaré le 29 juillet que ses agents avaient aidé les rebelles en leur fournissant «les informations nécessaires, et pas seulement des informations, qui ont permis une opération militaire réussie contre les criminels de guerre russes», jurant que «d’autres» étaient «à venir».
Dans la foulée de ces déclarations, le Mali et le Niger ont annoncé tour à tour la rupture de leurs relations avec ce pays. Les deux nations africaines ont annoncé par ailleurs la saisine du Conseil de sécurité de l’ONU.
Le 5 août, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), que le Mali, le Niger et le Burkina Faso ont quittée fin janvier, a exprimé «sa ferme désapprobation et sa ferme condamnation de toute ingérence étrangère dans la région» suite à l’embuscade de Tin Zaouatine «pouvant constituer une menace à la paix et à la sécurité en Afrique de l’Ouest».
PT
Le 9 août 2024
Soutien de Kiev aux insurgés du Sahel : le Mali et le Niger saisissent le Conseil de sécurité de l'ONU
Bamako et Niamey ont saisi l’organe exécutif de l’ONU. Les deux capitales africaines avaient dénoncé une violation du droit international après qu’un responsable du renseignement militaire ukrainien a déclaré que ses agents avaient aidé les insurgés au Mali, après une embuscade où des soldats maliens et des combattants de Wagner ont été tués.
Le Mali et le Niger ont demandé au Conseil de sécurité de l'ONU d'enquêter sur les informations faisant état d'un soutien ukrainien à des groupes armés dans le nord du Mali, a déclaré le 7 août à RIA Novosti Fousseynou Ouattara, vice-président de la Commission de Défense au Conseil national de transition du Mali.
«Le Mali et le Niger ont saisi le Conseil de sécurité de l'ONU», a indiqué l'interlocuteur de l'agence de presse. Celui-ci a exprimé des doutes sur la capacité de l'Ukraine à fournir un soutien en matière de renseignement aux groupes armés.
«Ces informations [de renseignement, ndlr.] doivent avoir été transmises principalement par l'intermédiaire des Américains, car ils sont en mesure d'obtenir de telles informations», a expliqué le député malien. Toujours selon RIA, il a ajouté que les renseignements auraient également pu passer par la France.
Soutien de Kiev aux insurgés : Bamako et Niamey dénoncent une violation de la charte des Nations unies
Niamey avait annoncé le 6 août son intention de saisir le Conseil de sécurité, au même moment que sa décision de rompre «avec effet immédiat» ses relations avec l’Ukraine. Une décision des autorités nigériennes qui survenait le lendemain d’une annonce similaire des autorités maliennes.
Fin juillet, dans la foulée d’une embuscade tendue dans le nord du Mali, par les Touareg de l’Azawad et d’Al-Qaïda au Sahel, au cours de laquelle le groupe paramilitaire russe Wagner avait déclaré avoir subi des pertes, le porte-parole du renseignement militaire ukrainien (GUR) Andriï Ioussov avait déclaré que ses agents avaient aidé les insurgés en leur fournissant «les informations nécessaires, et pas seulement celles qui ont permis une opération militaire réussie contre les criminels de guerre russes». Des propos, relayés par l’ambassade d'Ukraine au Sénégal, qui ont provoqué l’ire de Bamako et de Niamey.
Les deux chancelleries africaines avaient dénoncé une «agression caractérisée», un «soutien au terrorisme international» ainsi qu’une «violation flagrante» du droit international et de la charte des Nations unies.
Embuscade de Tin Zaouatine : la Cédéao derrière le Mali, malgré leurs différends
Le jour même de l’annonce par Bamako de la rupture de ses relations avec Kiev, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) – que le Mali a pourtant quittée avec le Niger et le Burkina Faso pour créer l’Alliance des États du Sahel – avait apporté son soutien au pays sahélien et exprimé sa «désapprobation face aux ingérences extérieures dans ce conflit».
La Russie, par la voix de la porte-parole de sa diplomatie Maria Zakharova, avait quant à elle déclaré «comprendre les motivations» du Mali et du Niger, fustigeant la décision de Kiev «d’ouvrir un deuxième front en Afrique».
Dans un article paru ce 9 août, la Komsomolskaïa Pravda (KP) a assuré avoir «obtenu des preuves de la présence de "conseillers militaires" ukrainiens» en Afrique, en l’occurrence «des agents des services spéciaux» ukrainiens. Le quotidien russe évoque notamment une source au sein des conseillers militaires russes, ayant partagé des documents trouvés dans la ville de Kidal, libérée en novembre 2023. «Il s’agit de carnets de santé remplis en russe avec des données de combattants blessés, Touaregs probablement à en juger par leurs noms», relate la KP.
PT
Le 7 août 2024
Embuscade au Mali : Kiev «a décidé d’ouvrir un deuxième front en Afrique», accuse la diplomatie russe
Maria Zakharova a déclaré que la Russie comprenait la décision des autorités maliennes de rompre leurs relations avec Kiev. Cette décision de Bamako fait suite à l'annonce, par un porte-parole des renseignements militaires ukrainiens, dans la foulée d’une embuscade mortelle, que ses agents ont fourni des informations aux insurgés de l’Azawad.
«Nous comprenons les motivations qui ont poussé les autorités maliennes à rompre les relations diplomatiques avec le régime de Kiev», a déclaré ce 7 août, lors d’un point presse, la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova. «La coopération de Kiev avec les terroristes n’est pas du tout surprenante», a-t-elle ajouté.
Des déclarations qui font suite à l’annonce le 4 août par Bamako de la rupture de ses relations diplomatiques avec l’Ukraine, un porte-parole des services de renseignement militaires ukrainiens (GUR) ayant déclaré le 29 juillet que ses agents avaient fourni des informations utiles aux insurgés touaregs, «et pas seulement celles qui ont permis une opération militaire réussie contre les criminels de guerre russes».
Des propos qui survenaient au lendemain de l’annonce, par le groupe Wagner, de pertes dans ses rangs et ceux de l’armée malienne lors de «combats acharnés contre des militants du Mouvement de coordination de l'Azawad et d'Al-Qaïda au Sahel» à proximité de Tin Zaouatine, près de la frontière avec l’Algérie.
L’Ukraine «continue d'utiliser des méthodes terroristes»
À la suite à ces propos, relayés par l’ambassade d’Ukraine au Sénégal, le porte-parole du gouvernement malien, le colonel Abdoulaye Maïga, avait condamné le 4 août une «agression ukrainienne» et dénoncé «cette hostilité des autorités ukrainiennes, à rebours de la position de neutralité observée par le Mali qui a toujours appelé à un règlement pacifique de la crise opposant» la Russie à l’Ukraine.
«Sur le territoire de notre pays, il continue d'utiliser des méthodes terroristes : il commet des sabotages et des assassinats politiques et bombarde régulièrement des infrastructures civiles», a également déclaré Maria Zakharova. La diplomate russe a notamment attiré l’attention sur «l’exactitude du diagnostic» posé par Moscou, qui «a alerté à plusieurs reprises sur le caractère néo-nazi et ignoble de la politique du régime Zelensky, qui a conclu une alliance avec le terrorisme international».
«Incapable de vaincre la Russie sur le champ de bataille, le régime criminel de Zelensky a décidé d’ouvrir un deuxième front en Afrique et est de connivence avec les groupes terroristes des États du continent amis de Moscou», a encore fustigé la porte-parole de la diplomatie russe.
Dans la foulée de son homologue malien, le 6 août au soir, le porte-parole du gouvernement nigérien a annoncé la rupture avec «effet immédiat» des relations entre Niamey et Kiev.
Dans un communiqué daté du 5 août, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), organisation qu’ont pourtant quitté en janvier le Mali, le Niger ainsi que le Burkina Faso, a également fait part de «sa ferme désapprobation et sa ferme condamnation de toute ingérence étrangère dans la région pouvant constituer une menace à la paix et à la sécurité en Afrique de l’Ouest», présentant ses sincères condoléances tant au peuple malien qu’à son gouvernement.
PT
Le 7 août 2024
Embuscade de Tin Zaouatine : après le Mali, le Niger rompt «avec effet immédiat» ses relations avec Kiev
Au lendemain de l’annonce par Bamako de la rupture de ses relations diplomatiques avec l'Ukraine, le porte-parole du GUR ayant reconnu l’implication de Kiev dans une embuscade meurtrière au nord du Mali, Niamey a annoncé le 6 août la rupture de ses relations avec ce pays ainsi que la saisine du Conseil de sécurité de l’ONU.
Niamey rompt «avec effet immédiat» ses relations diplomatiques avec l’Ukraine, a annoncé le 6 août à la télévision publique le porte-parole du gouvernement nigérien, le colonel-major Amadou Abdramane. Celui-ci a fustigé les «propos inacceptables» d’Andriï Ioussov, porte-parole du service de renseignement militaire ukrainien (GUR) et de Iouri Pivovarov, ambassadeur de Kiev au Sénégal, «apportant un soutien sans équivoque à la coalition de groupes terroristes auteur de l’attaque lâche et barbare perpétrée à Tin Zaouatine contre les forces armées maliennes».
«La République du Niger condamne fermement cet acte d’agression caractérisé, synonyme de soutien au terrorisme international et de violation flagrante de la charte des Nations unies et du droit international en général», a notamment déclaré le colonel-major Amadou Abdramane. Celui-ci à part ailleurs annoncé la saisine, par Niamey, du Conseil de sécurité des Nations unies «en vue de statuer sur l’agression ukrainienne et de ses sponsors».
Au lendemain de l’annonce par Wagner d’avoir subi des pertes dans des combats au nord du Mali, le porte-parole du GUR avait déclaré le 29 juillet à la télévision ukrainienne que ses agents avaient aidé les rebelles en leur fournissant «les informations nécessaires, et pas seulement celles qui ont permis une opération militaire réussie contre les criminels de guerre russes», jurant que «d’autres» étaient «à venir».
Une séquence relayée sur Facebook par l’ambassade d’Ukraine à Dakar. «Le travail se poursuivra, il y aura certainement d’autres résultats», avait commenté l’ambassadeur ukrainien. Un message qui lui a valu d’être convoqué par le ministère sénégalais des Affaires étrangères «où il lui a été rappelé les obligations de discrétion, de retenue et de non-ingérence qui doivent accompagner la gravité et la solennité de sa mission», a précisé le ministère dans un communiqué.
Dans son intervention télévisée, le porte-parole du gouvernement nigérien a regretté «le silence des États africains et de l’Union africaine en particulier face à la malveillante tentative de transformer le Sahel en théâtre de confrontation idéologique et stratégique de puissances étrangères». Le haut gradé a ajouté que le Niger interpellait «tous les pays épris de paix et de justice à dénoncer sans ambiguïté ces actions subversives qui menacent la stabilité du continent africain et risquent d’exacerber les souffrances des populations sahéliennes déjà durement meurtries».
Le 5 août, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), que le Mali, le Niger et le Burkina Faso ont quittée fin janvier, a exprimé «sa ferme désapprobation et sa ferme condamnation de toute ingérence étrangère dans la région» suite à l’embuscade de Tin Zaouatine «pouvant constituer une menace à la paix et à la sécurité en Afrique de l’Ouest».
PT